Dans son rapport général sur la reddition des comptes 2023, la Cour des comptes de la RDC révèle un manque de plus de 1,5 milliards de FC entre les chiffres officiels et les données réelles concernant les réalisations des recettes d'appui budgétaire.
« Prévues pour 2 553,78 milliards de CDF, les réalisations sont évaluées à 990,88 milliards de CDF, soit 38,80% de réalisation », note la Cour des comptes.
Selon elle, ces réalisations portent sur le don budgétaire correspondant au décaissement du Fonds Monétaire International (FMI).
De plus, l'analyse détaillée du rapport révèle que toutes les autres composantes de recettes n'auraient pas été mobilisées, contredisant ainsi les informations contenues dans d'autres documents officiels du ministère du Budget.
La Cour des comptes cite ainsi les données figurant au tableau II. 1.9.1 figurant dans le document n°4 « Annexe explicative d'analyse des prévisions des recettes de l'exercice 2024 » élaboré par le Ministère du Budget.
« En effet, il est indiqué dans ce document que les réalisations des emprunts programme s'établissent à fin juin à 183818 031220,00 FC et les allocations de DTS (Droits de tirage spéciaux) à 340 124 161 000,00 FC », précise la Cour des comptes.
Ces montants ne figurent pourtant pas dans le projet de loi portant reddition des comptes.
Cette situation soulève des questions de transparence dans la gestion du budget de l’Etat, quand on sait que la RDC va devoir compter encore sur les recettes d’appui budgétaire du FMI pour les prochaines années.
En effet, le gouvernement de la RDC et le FMI ont conclu ce mercredi un accord préliminaire pour deux nouveaux programmes, soutenus respectivement par la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), représentant un total de 2,87 milliards de dollars. Ces programmes, qui s’étendront sur trois ans, visent à renforcer la croissance économique et à soutenir la lutte contre le changement climatique.
Bruno Nsaka