Dans une lettre datée du 4 novembre 2024 adressée à la Première ministre transmis copie pour information aux autorités de la République démocratique du Congo et dont DESKECO.COM a lu le contenu, le syndicat représentatif à la Générale des carrières et des mines (Gécamines) alerte « pour la énième fois, sur une gestion calamiteuse » de cette entreprise publique.
« Notre préoccupation tire son fondement dans le silence incompréhensible de l’Etat, pourtant unique actionnaire de l’entreprise », déplore le syndicat qui poursuit : « Nous savons tous que depuis le début de l’année 2024 jusqu’à fin août 2024, des faits qui dénotent les dérives de gestion d’une rare ampleur sont visibles et palpables, des faits qui sont loin de rencontrer les attentes de l’Etat propriétaire, représenté par votre Excellence. Vu la situation combien chaotique que traverse la Gécamines s.a, nous vous prions, Excellence, de nous accorder un peu de votre temps pour vous présenter le tableau alarmant ci-dessous qui illustre les résultats amplement négatifs découlant d’une gestion atypique qui ne reflète nullement la volonté d’induire la relance de la production de la Gécamines ».
L’administration actuelle ne se préoccupe nullement du social des travailleurs
Parmi les griefs portés contre le comité de gestion de la Gécamines, ces syndicalistes évoquent ce qui suit : « l’administration actuelle ne se préoccupe nullement du social des travailleurs, et il est clair que le fonctionnement de l’administration centrale occupe une place prépondérante dans la hiérarchie des priorités de l’ordonnateur principal des dépenses. La réalisation de l’objet social est reléguée au second plan. Vous constaterez avec nous, Excellence qu’il y a une hausse constante des charges d’exploitation qui créent un déséquilibre par rapport aux recettes issues des ventes de la production ».
Le contrat Malabar avec 9 millions USD dépensés
Autre faute de gestion décriée à la Gécamines, le syndicat évoque le contrat Malabar, sujet indien avec qui la Gécamines s’est accordée sur la location des véhicules pour un montant de 9 millions USD : « Nous n’avons pris qu’un échantillon de la gestion calamiteuse qui a élu domicile à la Gécamines. S’il faut illustrer la gestion atypique par un autre fait, nous prendrons le contrat Malabar, qui révolte tout le monde au sein de la société au regard du discours tenu fréquemment sur les difficultés de trésorerie. Alors que le Président de la République privilégie l’entrepreneuriat des Congolais pour l’émergence de la classe moyenne au pays la Gécamines préfère confier la location des véhicules utilitaires à un sujet indien au détriment des Congolais.
Il sied de signaler qu’il n’y a jamais eu appel d’offres mais plutôt un marché de gré à gré. A ce jour, la Gécamines a dépensé dans les 9 millions de dollars américains pour les prestations de Malabar, alors qu’elle pouvait se constituer un charroi automobile digne de ce nom et mettre fin à la location des véhicules de fonction ».
Le plan de relance de la production demeure une illusion
Eu égard à ce qui précède, le syndicat représentatif à la Gécamines n’est pas allé par le dos de la cuillère pour « dire sans crainte d’être contredit que le plan de relance de la production demeure une illusion tenant compte de l’absence manifeste de volonté pour la modernisation des unités de production ». Et pour preuve, le syndicat évoque « le manque criant des performances partant des illustrations des tableaux ci-avant qui démontrent à suffisance que la rentabilité est nulle à la Gécamines ».
Pour ce syndicat, « la Gécamines mérite mieux face à l’échec patent. Les fils maisons, ayant une expertise avérée existent pour la relance de la Gécamines ». Car, fustigent ces travailleurs, « Une société qui se dit en difficulté ne peut se permettre d’engloutir 59.371.744 USD dans les dépenses de fonctionnement rien que de l’administration centrale ».
Dans cette lettre qu’il considère comme un cri d’alarme, le syndicat représentatif à la Gécamines appelle la cheffe du gouvernement « au sens élevé du patriotisme pour que la société qui a tout donné à la République ne puisse disparaître de notre paysage économique. Le souci ardent qui est le nôtre, est de voir la Gécamines retourner à son objet social et retrouver son statut de fleuron de l’économie nationale ».
Bienvenu Ipan