Le groupe rebelle M23 a consolidé son emprise sur les territoires de Masisi et Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, lui permettant de contrôler entièrement la production de coltan, un minerai stratégique utilisé dans l'industrie électronique, a déclaré ce lundi Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, lors d'une allocution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York.
Le commerce du coltan extrait de la région de Rubaya, estimée à fournir plus de 15 % de la production mondiale de tantale, génère environ 300 000 dollars par mois pour le M23. Ce revenu permet au groupe armé de financer ses activités militaires et de renforcer son influence dans cette région en proie à des violences chroniques.
« Ce blanchiment criminel des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo alimente les groupes armés et perpétue l’exploitation des populations civiles, dont certaines sont réduites à une forme d’esclavage de fait », a déclaré Bintou Keita. Elle a ajouté que cette exploitation fragilise les efforts de paix dans la région.
Le M23, soutenu selon les autorités congolaises par le Rwanda, a pris le contrôle de vastes portions du Nord-Kivu au cours des dernières années. Selon des observateurs, cette domination sur les zones minières permet au groupe de s’imposer non seulement militairement mais aussi économiquement.
Mme Keita a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle impose des sanctions ciblées contre ceux qui profitent de ce commerce illégal, soulignant que, sans une telle action, « la paix restera hors de portée et les civils continueront de souffrir ».