Une feuille est attendue du Gouvernement, endéans trois semaines, pour lever définitivement toutes les pesanteurs qui continuent de mettre à mal la quiétude des fonctionnaires de l’Etat au moment des opérations de paie de leur salaire dans les institutions bancaires.
Alors que le Gouvernement fait des efforts pour assurer la régularité des opérations de la paie des Agents et Fonctionnaires de l’Etat dans le délai, il s’observe que les services bancaires inhérents sont décriés par tous. Visiblement, des pesanteurs continuent de mettre à mal la quiétude des fonctionnaires au moment du retrait de leur paie auprès des institutions bancaires via lesquelles le Gouvernement passe.
Au nombre de ces pesanteurs, il s’agit entre autres, (i) de la qualité très inquiétante des services bancaires fournis aux Agents et Fonctionnaires de l’Etat, lesquels constituent par ailleurs un nombre important des clients des banques, (ii) de l’éloignement de certains Agents et Fonctionnaires de l’Etat par rapport aux lieux d’établissement des institutions bancaires, et (iii) de l’accès aux facilités bancaires telles que les crédits bancaires aux conditions adaptées, etc.
Ce tableau sombre, déjà mis en exergue lors du quatrième atelier d’évaluation de la bancarisation de la paie organisé en novembre dernier, n’a malheureusement pas encore été entièrement jugulé jusqu’ici à travers la mise œuvre des recommandations formulées par les participants.
Quand bien même la bancarisation de la paie serait une impérieuse nécessité pour l’inclusion financière et la gestion rationnelle des finances publiques, le Président de la République, Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministre de vendredi 26 juillet, a rappelé qu’il est autant impératif de savoir qu’elle ne doit absolument pas s’ériger en occasion supplémentaire de supplice pour les Fonctionnaires dont les salaires devraient être perçus à temps sans faire l’objet de retenues injustifiées ni de toute autre forme de tracasserie.
Partant des recommandations sus évoquées, et face à la persistance des problèmes soulignés, le Président de la République a chargé à nouveau le Vice- Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique, sous la supervision de la Première Ministre, en collaboration avec les Ministres du Budget et des Finances, et la participation des autres parties prenantes, y compris la Banque Centrale du Congo et son cabinet, de proposer une feuille de route précise assortie de propositions concrètes devant définitivement répondre à toutes ces préoccupations, en l’occurrence : (i) Améliorer la qualité des services au niveau des banques commerciales en faveur des Agents et Fonctionnaires de l’Etat, avec à la clé, l’assouplissement des formalités d’accès aux droits ; (ii) Réaliser la réaffectation des effectifs et leur répartition suivant une cartographie idoine (la cartographie actuelle d’intervention des opérateurs de paie peut servir de bonne référence) ; (iii) Développer, s’il échait de nouveaux mécanismes de paiement, tels que le recours au « mobile money » afin de garantir la proximité et l’accessibilité rapide aux droits, principalement dans les zones à accès difficile ; (iv) Redynamiser le Comité de Suivi de la Paie, y compris au niveau provincial et local.
Compte tenu de l’intérêt particulier que revêt cette question pour le rétablissement de l’honneur et la dignité des agents commis aux fonctions publiques, le Président de la République a précisé qu’il est essentiel que toutes les dispositions soient prises pour que la feuille de route susmentionnée soit proposée au Conseil des Ministres d’ici la troisième semaine du mois d’août 2024.
Amédée Mwarabu