A la faveur d'une conférence de presse animée le vendredi 29 décembre 2023 à Kinshasa, le Réseau gouvernance économique et démocratie (REGED) a rendu publics les résultats de son analyse budgétaire 2024 réalisée du 5 octobre au 28 décembre 2023 par des organisations de la société civile travaillant dans divers domaines d’intervention ainsi que des syndicats et corporations sous sa supervision ainsi que la co-coordination de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP).
Selon le directeur du REGED, Bishop Abraham Djamba, ces activités sont appuyées par le Projet d’amélioration du recouvrement des recettes et de la gestion des dépenses en RDC, dénommé Projet «ENCORE» financé sous forme de Don par la Banque mondiale.
Le directeur du REGED a expliqué qu’à travers cette analyse budgétaire du projet de loi des Finances 2024, le citoyen congolais a accompli un pas supplémentaire vers l’affirmation de ses droits d’accéder à l’information budgétaire et de participer par ses avis, à la prise des décisions à toutes les étapes du processus budgétaire. Pour lui, cette analyse de la société civile vise à promouvoir la bonne gouvernance financière par l’amélioration de la transparence et de la participation citoyenne au débat sur l’examen du projet de loi des finances.
C'est dans ce contexte que le REGED demande au gouvernement d'"initier un Projet de loi rectificatif de finances, en vue de son adoption dès la session parlementaire de mars 2024 afin d’équilibrer et de rationaliser davantage la Loi de finances 2024". Ce, en intégrant les recommandations suivantes formulées au terme de cette analyse budgétaire pour une bonne gouvernance financière :
"La réduction des écarts de rémunération des agents publics de l’Etat, qu’ils soient politiques ou administratifs; l’instauration de la discipline budgétaire au sein des ministères ayant le Budget et les Finances dans leurs attributions. Car ils (ces ministères : ndlr) devraient être rendus responsables du respect de la chaîne des recettes et dépenses. De ce point de vue, les dépenses en procédures d’urgence ou exceptionnelle devraient être réduites au strict minimum, soit à moins de 5% des engagements, pour éviter les surexécutions en faveur de certaines institutions, d’un côté, et de l’autre, les sous exécutions en défaveur des ministères des secteurs sociaux et des organes des contrôles".
Par ailleurs, la société civile a félicité le gouvernement pour avoir répondu favorablement à son plaidoyer en prévoyant une augmentation sensible des budgets réservés à l’agriculture (12%), et à la santé (14%), bien qu’elle ait regretté que celui de l’éducation qui était déjà à 21%, soit en régression de près de 3%, soit 18% dans le projet de Loi de Finances 2024.
Bienvenu Ipan