La cité frontalière de Kamako, 150 Kms au sud de Tshikapa, connaît une crise alimentaire grave à la suite de la flambée des prix du manioc et du maïs, principales denrées alimentaires de consommation dans cette cité qui fait frontière avec la ville angolaise de Dundo, a constaté sur place le correspondant de DESKECO.COM.
Selon la société civile locale, une mesurette de la farine de manioc qui se vendait au premier trimestre de cette année à 1500 Fc se négocie à ces jours à 10.000 Fc et celle de maïs est allée de 7500 Fc à 35000 Fc. A la base de cette situation, explique la société civile, la détérioration des routes entre le Kasaï Central et Kamako car les denrées alimentaires consommées dans toutes les localités frontalières arrivent du Kasaï Central par vélos que traquent les cyclistes appelés dans la région "bayanda".
"A ces jours, le peu de denrées consommées à Kamako viennent de la province angolaise de Luena Muxico, frontalière de la Zambie, et une autre quantité vient du Kasaï Central en transitant par l'Angola", explique l'abbé Trudon Keshilemba, curé de la paroisse Saint Gabriel de Kamako et président de la société civile locale.
Il regrette cette inversion de la donne: "Il y a quelques années, les denrées alimentaires partaient de la RDC pour approvisionner les villes angolaises et aujourd'hui, les vaincus d'hier sont devenus des bras forts!"
Joint au téléphone, le ministre provincial de l'Agriculture dit n'être pas au courant de la situation. Toutefois, Diallo Meba promet d'étudier la possibilité d'approvisionner Kamako à partir de Lunyeka, 80 kms au sud-est de la cité.
La société civile note en outre des cas de malnutrition infantile aggravée suite à cette situation.
La cité de Kamako est réputée pour ses riches gisements de diamants. La population s'y adonne et oublie l'agriculture.
Bienvenu Ipan