L’administrateur délégué auprès de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises congolaises (Copemeco), Simon Muamba, a dit avoir introduit au ministre de tutelle sa demande pour l’instauration au sein des entreprises congolaises du système des codes de gouvernance. Cela, dit-il, pour non seulement « éviter des problèmes liés à la succession et au transfert de patrimoine ». Mais aussi et surtout pour « accompagner les PME congolaises dans la direction et dans la prise de décision afin de leur permettre ainsi de développer leurs business ».
M. Simon Muamba a mené ce plaidoyer à la faveur de la grand-messe de l’entrepreneuriat congolais (GMEC) organisé par le ministère de tutelle, la semaine dernière, à l’hôtel Pullman de Kinshasa.
L’administrateur délégué auprès de la Copemeco intervenait dans un panel sur la « Gouvernance des entreprises ».
Il a commencé par préciser que quand on parle de la gouvernance des entreprises, on voit la direction et le contrôle de l’entreprise. « Ce qui n’est malheureusement pas le cas avec les PME congolaises dont la majorité sont des entreprises familiales », a-t-il déploré. Il a fait observer que « dans la gouvernance, il y a la différence à établir entre la personne qui crée l’entreprise, qui va la diriger et la personne qui va la contrôler. Cependant, dans nos PME, le fondateur est en même temps dirigeant et, dans ce cas, il n’est soumis à aucun contrôle. C’est ce qui crée la difficulté pour le développement de nos PME. Cela crée aussi un déséquilibre dans la prise de décision de nos entreprises ».
Pour cet expert, « cette histoire de gouvernance marche très bien avec les entreprises où vous avez le Conseil d’administration, la Direction générale, l’Assemblée générale qui est l’organe suprême de décision. Dans d’autres pays comme la France, la Belgique, il y a ce qu’on appelle des codes de la gouvernance entreprise (ensemble de bonnes pratiques mises ensemble pour essayer de se comporter et de rester dans la légalité). Malheureusement chez nous (RDC : ndlr), ces codes n’existent pas encore, c’est l’apanage des organisations patronales. Mais maintenant, nous réfléchissons sur comment mettre en place cet instrument pour essayer de donner de bonnes pratiques parce que ces codes n’ont pas une force contraignante. La majorité de nos PME au Congo sont une personne physique, c’est des établissements, c’est vraiment familial. Si vous lisez la majorité de statuts de nos PME au Congo, c’est papa, maman et les enfants alors c’est papa qui décide, les autres associés n’ont rien à dire. Ici, il y a déjà un problème de gouvernance. Nous à la Copemeco, ce que nous faisons, c’est de nous entretenir avec ces PME, leur prodiguer des conseils pour leur dire : "vous êtes fondateur, papa, mais dans le cadre des affaires, il faut faire la différence entre la personne qui crée et la personne qui va décider. Si vous avez décidé que votre fis dirige, il faut aussi savoir que les décisions devront se prendre comme on le fait dans de grandes entreprises 0». Il renchérit qu’on peut même créer à côté de ces codes-là, des passerelles qui vont faire qu’il y ait des dispositions des textes de loi qui vont contraindre les créateurs des PME à appliquer ces codes-là, bien qu’au Congo nous ne les avons pas encore.
De l'avis de cet expert, le ministère de tutelle a tout intérêt à bien examiner cette demande de la Copemeco pour résoudre tous les problèmes de gouvernance qui préoccupent les entrepreneurs et constituent un frein pour leur développement.
Titulaire d’un master en Gestion de droit des entreprises de l’Université de Liège, en Belgique, l’administrateur délégué auprès de la Copemeco, M. Simon Muamba a plus de 13 années d’expérience.
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