RDC : le Nobel de la paix Denis Mukwege fustige le contrat avec Primera Gold

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Félix Tshisekedi lors de la signature du contrat ayant abouti à la création des sociétés Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T). Ph Droits tiers.
PAR Deskeco - 28 aoû 2023 06:12, Dans Mines

Le lauréat du prix Nobel de la Paix 2018, le Dr Denis Mukwege, a vivement critiqué le contrat liant la RDC à la société Primera Gold, lors d'un rassemblement à Bukavu, organisé par la jeunesse catholique, ce dimanche.

S'adressant à une foule majoritairement composée de jeunes, le Dr Mukwege a exprimé sa préoccupation concernant l'exploitation des ressources du Kivu : "Il est inacceptable qu'une société obtienne un monopole sur l'or du Kivu pour une somme modique, privant ainsi les Congolais de revenus colossaux."

La firme, qui aurait exporté plus de 3 000 kilos d'or en un semestre, soit l'équivalent de 190 millions USD, défend son bilan en mettant en avant la modernisation de ses processus et sa contribution à la lutte contre la fraude. Toutefois, de nombreux acteurs de la société civile, dont l'organisation "Le Congo n'est pas à vendre" (CNPAV), réclament plus de transparence.

Les accusations du Dr Mukwege ne se sont pas limitées au niveau national. Il s'est également interrogé sur l'implication des Émirats Arabes Unis : "Pourquoi chercheraient-ils à détourner des fonds du peuple congolais ?"

Dans un contexte de méfiance croissante envers les entreprises minières, le Dr Mukwege a exhorté la jeunesse à se mobiliser : "Si nous sommes 10 000 à protester, pensez à l'impact que cela pourrait avoir."

L'affaire suscite également des remous au sein du Parlement congolais. Alfred Maisha, député national, a soulevé des questions sur ce contrat controversé, tandis que des opérateurs miniers font l'objet d'enquêtes et d'arrestations.

Malgré ces controverses, Nicolas Kazadi, ministre des Finances, a défendu l'accord, le qualifiant de stratégique pour le développement économique de la RDC.

La tension est palpable et les prochaines semaines pourraient bien définir les futures relations entre les entreprises minières, l'administration et la population congolaise

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