Dans sa première rencontre avec la presse, le nouvel ambassadeur de la République populaire de Chine en RDC a dévoilé ses ambitions, de surcroît celles de son pays pendant son mandat. Lors d’une discussion, ce mercredi 21 juin, Zhao Bin a balayé plusieurs sujets, allant de la visite d’Etat de Félix Tshisekedi en Chine, le mois dernier, passant par le contrat chinois pour chuter sur les priorités culturelles. Il souligne “la considération du peuple congolais comme ami, partenaire fiable et véritable frère”.
En plus des secteurs traditionnels dans lesquels la RDC et la Chine ont toujours collaboré, l’ambassadeur chinois en RDC qui se surnomme déjà “Buatu moko”, a indiqué vouloir renforcer la coopération avec la RDC qui aura une conséquence positive sur les relations sino africaines également. Parmi les messages qu’il apporte, Zhao Bin ne cache pas l’importance qu’il accorde à l’amitié qui lie les deux peuples, le respect du peuple chinois au peuple congolais épris de paix, de stabilité, de souveraineté et de l’indépendance.
« Le deuxième message que nous pouvons adresser au peuple congolais est de solidarité. Depuis la normalisation des relations entre les deux pays, il y a 50 ans, nous avons réalisé de grands travaux. Nous allons afficher notre volonté de continuer à soutenir le Congo dans la construction du pays, dans le redressement de la nation congolaise », a déclaré Zhao Bin, ambassadeur de la République populaire de Chine en RDC.
Faire davantage de valeur ajoutée sur les richesses naturelles du territoire congolais figure aussi dans la liste des accomplissements à réaliser. Cela va dans le sens d’aider la RDC dans le développement des chaînes de valeur et le renforcement des chaînes industrielles. Du point de vue de partage d’opportunités, la Chine offrira environ 200 opportunités de formation à la partie congolaise dans différents domaines.
Au sujet du passage du Président congolais, Félix Tshisekedi, en Chine, du 24 au 28 mai 2023, l’ambassadeur se réjouit que cette visite d’Etat a permis le renforcement des accords de coopération qui couvrent non seulement, les secteurs des mines et infrastructures, mais aussi des secteurs d’avenir comme l’économie verte, le numérique et l’énergie renouvelable.
« C’est une visite importante et historique. Les chefs d’Etats se sont convenus à l’issue d’établir une relation de partenariat stratégique et de coopération globale qui signifie que les relations entre nos deux pays ont été élevées à un niveau sans précédent. C’est une visite qui marque l’histoire des relations entre la Chine et la RDC », a-t-il dit.
Au sujet du contrat chinois, il a fait remarquer le contexte de l’époque de sa signature qui n’est pas le même qu’actuellement, soulignant au passage que le succès de ce contrat a permis d’attirer davantage d’investisseurs qui suivent le pas et permettent à la RDC de développer ce secteur.
« La contribution de ce contrat chinois dans la construction du pays est réel. En matière de construction des infrastructures, il y a la rénovation du boulevard du 30 juin, l’avenue du tourisme, le boulevard triomphal, l’hôpital du cinquantenaire, etc. En termes de création d’emplois, cette coopération a créé 20 000 emplois dans le secteur d’infrastructures et 10 000 pour le secteur minier », a-t-il souligné.
Et d’ajouter :
« L’objectif est le même. C’est celui de faire bénéficier au peuple congolais et chinois de ce projet. Et le différend qu’il y a autour de ce projet doit être résolu à l’amiable. Je crois, avec la lumière de l’esprit d’amitié, de pragmatisme et d’équité, en un règlement heureux de ce différend ».
Dans sa mission, figure aussi l’assurance du bon déroulement des projets de coopération déjà en cours ou prêts à être lancés tel que le centre culturel et artistique de l’Afrique centrale. Zhao Bin a également placé quelques activités culturelles dans ses priorités. Pour mieux comprendre le peuple congolais afin de faire route ensemble vers le développement, des cours de lingala seront donnés aux personnels de l’ambassade. En plus, le cinéma et les livres font partie des disciplines culturelles choisies.
« Au niveau de l’ambassade, nous essayons d’introduire au Congo davantage des produits cinématographiques, audiovisuels, pour vous faire connaître la Chine et introduire des produits congolais en cette matière, au peuple chinois. C’est aussi pour cette raison là que j’ai commencé à faire donner des cours en lingala, aux personnels de l’ambassade. Parce que quand on parle votre langue, ça nous permet de mieux vous connaître », a confié Zhao Bin.
Et de conclure :
« Nous allons diffuser des films chinois dans des chaînes de télévision congolaises mais aussi dans des salles de cinéma. Cela a été interrompu par la pandémie. On va aussi introduire des feuilletons, des fictions télévisées mais aussi des livres d'auteurs chinois traduits en français, peut-être pas en lingala pour l’instant. Ce sont des mesures concrètes que nous envisageons de faire dans un proche avenir et on va essayer de les mettre en œuvre l’une après l’autre ».
Emmanuel Kuzamba
