Communiqué du CNPAV
Poursuivi pour avoir défendu les intérêts du Congo : le CNPAV dénonce les stratégies d’intimidation de M. Dan Gertler
Le Congo n'est pas à vendre (CNPAV) condamne la décision de M. Dan Gertler de poursuivre en justice son porte-parole, M. Jean Claude Mputu, ainsi que son employeur Resource Matters l'une des organisations membres du CNPAV, pour un entretien accordé à la presse congolaise à partir de la Belgique. La coalition appelle la communauté tant congolaise qu'internationale à faire front uni contre toute tactique d'intimidation visant à museler les citoyens congolais, les journalistes et les organisations de la société civile qui se lèvent pour défendre les intérêts de la population.
En date du 13 mars 2023, l'ONG Resource Matters a reçu une citation directe de la part de M. Gertler pour des propos tenus par M. Jean Claude Mputu en tant que porte-parole de la coalition CNPAV. Il reproche à notre porte-parole d'avoir dit que M. Gertler a déjà touché $60 millions de dollars au titre de royalties depuis la signature de l'accord signé en février 2022 entre le Groupe Ventora de Mr. Gertler et le gouvernement congolais. Il exige de Resource Matters un million d'euros au titre de dommages et intérêts au titre d'employeur de M. Mputu.
Le CNPAV rappelle à l'opinion nationale et internationale que c'est la septième publication liée aux pratiques de M. Gertler qui fait l'objet de poursuites judiciaires. En effet, deux lanceurs d'alerte congolais, Navy Malela et Gradi Koko, ont été abusivement condamnés à mort en septembre 2020 par le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe pour avoir révélé des réseaux douteux liés à Mr Dan Gertler au sein de la banque Afriland Bank RDC. Par ailleurs, deux autres membres du CNPAV, Global Witness et la Plateforme de Protection des Lanceurs d'Alerte en Afrique (PPLAAF), sont poursuivis par M. Gertler, Afriland Bank et par d'autres individus accusés de collaborer avec Gertler, pour diffamation devant la justice française. De même, le journal Haaretz est poursuivi en Israël, alors qu'Africa Intelligence et ses journalistes font également l'objet de poursuites.
Les poursuites contre PPLAAF et Global Witness ont été dénoncées comme un harcèlement judiciaire visant des vigies de l'intérêt général » par des dizaines d'organisations de droits humains. La condamnation des deux lanceurs d'alerte a été unanimement dénoncée au niveau international : outre la société civile, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme en RDC, les ambassades de Belgique, de France et des États- Unis à Kinshasa ont toutes dénoncé ce jugement.
Depuis près d'un an, la coalition alerte l'opinion publique que l'accord entre Ventora et la RDC n'est pas favorable à la population congolaise. Nous demandons à M. Gertler de rétrocéder sans contrepartie tout bien mal acquis en RDC y compris les royalties de KCC, Mutanda et Metalkol.
Le CNPAV interpelle le Président Felix Tshisekedi dont le programme de lutte contre la corruption risque de perdre son sens si une personnalité comme M. Gertler, présentée à la nation congolaise comme l'un des architectes de la prédation et du pillage de nos ressources minières par son Directeur du Cabinet adjoint, Monsieur André Wameso, utilise les intimidations judicaires pour faire taire ceux qui luttent pour que ces mêmes ressources puissent bénéficier à la population congolaise.
Le CNPAV promet de continuer sa lutte contre la corruption en RDC pour l'intérêt de la population congolaise et rappelle que son travail n'a pas pour fondement de nuire à qui que ce soit mais de contribuer à l'éradication de la corruption et la récupération des biens publics mal acquis en RDC.
Le CNPAV rappelle que lors de son récent passage à Kinshasa, le Pape François a fait appel à la conscience collective: "Tous ensemble, disons : pas de corruption". Nous en appelons à la solidarité de tous et à une dénonciation collective de telles pratiques.
Le Congo n'est pas à vendre