Lutte contre la corruption en RDC : l'ODEP juge nécessaire d'augmenter l'effectif de la Cour des Comptes de 60 magistrats à plusieurs, au regard de l'étendue du pays

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Félix Tshisekedi, Sama Lukonde, Guylaine Nyembo et les magistrats de la Cour des Comptes. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 23 fév 2023 09:23, Dans Actualités

L'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) juge important que la République Démocratique du Congo procède à la restauration de tous les contrôles en vue de contribuer à éradiquer le fléau de la corruption et le coulage des recettes publiques. Dans son étude publié au mois de février 2023, intitulée : "2019-2022 : Bilan de la gestion des finances publiques et réformes proposées par l'ODEP", l'ONG a proposé quelques recommandations pour les institutions de contrôle notamment la Cour des Comptes. 

Parmi les obstacles empêchant le bon fonctionnement de la Cour des Comptes, l'ODEP note l'insuffisance de magistrats et du personnel au regard de l'étendue du pays et du nombre des provinces ainsi que le manque d'infrastructures qui répondent aux normes d'une Cour (insuffisance de bureau pour les magistrats et le personnel, pas de salle d'audience et de ses projets, etc.)... 

"Il y a insuffisance des magistrats à la Cour des comptes. On compte 60 magistrats quand l'Afrique du Sud en a 2 milles et la Chine en a 2 millions. Comment voulez-vous contrôler la RDC avec 60 magistrats ?", déplore le PCA de l'ODEP, Florimond Muteba.

De ce fait, l'ONG formule quelques recommandations au gouvernement pour favoriser le bon fonctionnement de la Cour des Comptes. 

Premièrement, l'ODEP recommande au gouvernement de : doter la Cour de nouveaux magistrats et du personnel ; procéder au recrutement en améliorant la ratio-magistrat-population ; mise à niveau des magistrats ; installation des chambres déconcentrées. 

Aussi, l'ODEP veut voir la Cour des comptes être dotée des infrastructures adéquates et modernes et d'améliorer ses conditions socio-professionnelles. 

En outre, l'ODEP tient mordicus à la modification de la loi portant création, organisation et fonctionnement de la Cour des comptes afin de transformer les fautes de gestion en infraction. L'objectif étant de finir avec les dépassements budgétaires qui caractérisent la majorité des institutions du pays. 

Notons qu'au dernier classement de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption, publié le 31 janvier, la République Démocratique du Congo est située à la 166ème place sur 180 pays et territoires avec un score de 20 sur 100, soit +3 places gagnés par rapport à l'an dernier où le pays était aligné à la 169e place avec 19 sur 100 comme score. Ce qui représente une légère progression et un recul de la corruption.

Jordan MAYENIKINI

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