Gestion de déchets électroniques, un problème environnemental croissant dans le monde, alerte l'OVDE

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Déchets électroniques... Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 19 oct 2022 07:41, Dans Actualités

57 millions de tonnes, c’est ce que représentent les déchets d’équipements électriques et électroniques pour l’année 2021. Une masse qui grandit chaque année et dont l’impact social et environnemental est catastrophique, faute de solutions performantes de recyclage ou de réparation, a alerté l'Organisation pour la valorisation des déchets électroniques (OVDE). C’était à l’occasion de la Journée internationale des déchets électroniques, célébrée le 14 octobre de chaque année à travers le monde. Et pour cette édition 2022, le thème retenu est : « Recycler tout, aussi petit soit-il ». 

Cette célébration s’est donc focalisée sur les petits objets électriques et électroniques. Téléphone, appareil photo, clé, câble électrique, comment s'y prendre après usage ? Un rapport inquiétant alerte sur l’urgence du recyclage des objets technologiques.

L’on estime à 16 milliards le nombre de téléphones portables dans le monde. En Europe, près d’un tiers ne serait plus utilisé. Et selon le rapport du Forum international sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), publié le jeudi 13 octobre courant, d’ici la fin de cette année 2022, environ 5,3 milliards de téléphones portables (smartphones) seront jetés et finiront dans les poubelles.

En dehors des smartphones, le même rapport estime que la montagne de déchets électriques et électroniques – des machines à laver et grille-pain aux ordinateurs – pourrait atteindre, au niveau mondial, 74 millions de tonnes par an d’ici à 2030. « Pour 2021, elle atteint 57 millions de tonnes. C’est plus que le poids de la Grande muraille de Chine, qui est la construction humaine la plus lourde sur la planète. Dans la direction actuelle, les experts du WEEE Forum estiment qu’en 2030, elle dépassera même les 70 millions de tonnes », publie l'Organisation pour la valorisation des déchets électroniques (OVDE) sur sa page facebook.

À en croire cette organisation sans but lucratif de droit togolais, la surconsommation d’objets technologiques et l’obsolescence programmée n’est pas viable à long terme. Et cette estimation du Forum international DEEE, fondée sur les données du commerce mondial, met en évidence le problème environnemental croissant des déchets électroniques.

Ces derniers sont considérés comme des minerais précieux non recyclés, autant que 69 % des espèces de vertébrés qui ont disparu dans le monde depuis 1970. « Selon les recherches, la majorité de la population oublie de recycler leur smartphone. Alors que les minéraux précieux, qui ne sont pas extraits des déchets électroniques, comme le cuivre des fils ou le cobalt des batteries rechargeables, pourraient encore être exploités », pense ainsi l’OVDE.

Elle informe en outre que depuis 2021, tous les smartphones commercialisés en France doivent afficher un « indice de réparabilité ». « Cet indice détermine, par une note de 1 à 10, la facilité avec laquelle vous pourrez réparer votre téléphone », a-t-elle souligné.

17% des déchets électroniques recyclés

Le directeur général de la DEEE, Pascal Leroy, fait savoir ce qui suit : « Les gens ont tendance à ne pas se rendre compte que tous ces objets apparemment insignifiants ont beaucoup de valeur et représentent ensemble des volumes considérables au niveau mondial ». Et d’après le rapport de son forum, les téléphones portables obsolètes ne sont que la pointe de l’iceberg de 44,48 millions de tonnes de déchets électroniques mondiaux générés chaque année et qui ne sont pas recyclés.

Ce rapport affirme toutefois que, un peu plus de 17 % des déchets électroniques dans le monde sont correctement recyclés. Mais l’Union internationale des télécommunications des Nations Unies s’est fixé pour objectif de porter ce chiffre à 30 % d’ici à l’année prochaine, renseigne l’OVDE. « Il devient urgent de gérer ces flux de déchets puisqu’ils affectent à la fois la santé humaine et l’environnement avec des substances nocives », déclare cette organisation togolaise.

Elle lance ainsi un mot d’ordre : « Vous savez ce qu’ils vous restent à faire avec vos smartphones… Ensemble valorisons nos déchets électroniques ».

Bokulaka Baende

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