Delly Sesanga: « Il faut regarder des secteurs hors industries extractives dont la contribution à la croissance reste faible »

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Delly Sesanga, député national et président du parti politique Envol. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 17 oct 2022 10:07, Dans Actualités

Delly Sesanga a clôturé dimanche à Kinshasa les assises du bureau politique élargi de son parti « Envol ». Dans son discours, il a dressé un tableau sombre de la gouvernance de Félix Tshisekedi. Il s’est particulièrement penché sur la situation économique du pays. Alors que le gouvernement se réjouit des performances économiques, les records dits historiques en matière des recettes, l’opposant n’y est pas allé de main morte.

Le régime, dit-il, « s'abstient de dire la vérité sur ce qu'est réellement notre économie, la réalité de nos finances publiques et le caractère exogènes des changements enregistrés. Notre économie est toujours extravertie. Sa croissance est essentiellement tirée par la demande internationale des matières premières, favorisée elle-même par les contextes de crise politique internationale. La succession des crises de COVID et de l'Ukraine ont entrainé successivement une reprise post-COVID avec une demande corrélative des matières premières en volume, ainsi qu'une hausse des cours en valeur. Sans ces facteurs exogènes,notre économie n'enregistre donc aucune embellie ».

Pour le contexte, avec les chiffres performants présentés en septembre par le ministre des finances, le Gouvernement vient de dépasser les assignations budgétaires prévues pour l’exercice 2022. La situation cumulée par les régies financières indique un taux de réalisation, par rapport à leurs prévisions annuelles respectives, de 130% pour la Direction Générale des Impôts (DGI), 62% pour la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) et 86% pour la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participation (DGRAD).

« Les niveaux atteints de croissance économique projetée à 6,7% pour 2023 n'a rien de nouveau et correspond à la moyenne de cette croissance pro-cyclique enregistrée, hors période de crise, par notre pays depuis bientôt 20 ans. Plutôt que de faire la politique de la cueillette, le régime devrait se pencher plus sérieusement sur la mécanique de notre croissance économique qui n'est pas inclusive, en répondant effectivement aux défis de la diversification, de l'emploi des jeunes et de l'amélioration du pouvoir d'achat de nos concitoyens », explique pour sa part Delly Sesanga. 

Et d’ajouter:

« Le défi économique de notre peuple ne consiste pas à observer passivement les bénéfices des réalités extérieures inattendues et de s'auto-satisfaire d'une croissance non inclusive tirée par les industries extractives, dont la gouvernance au demeurant pose des sérieux problèmes. Il faut regarder des secteurs hors industries extractives dont la contribution à la croissance reste faible et garde nos concitoyens dans une extrême pauvreté. Dans les domaines de l'agriculture, le commerce, l'industrie, les services, aucune action et réforme d'envergure n'a été menée par le régime en place au cours de ces quatre ans ».

Au cours du conseil des ministres de vendredi dernier, Félix Tshisekedi s’était montré optimiste en considérant que la pression fiscale se rapproche de plus en plus de la moyenne africaine de 15 à 16%. Il avait appelé le Gouvernement à dépasser cette moyenne et atteindre rapidement au moins 20%, en élargissant l’assiette fiscale et en digitalisant la Taxe sur la valeur ajoutée.

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