RDC : "la corruption touche du sommet jusqu'à la base conséquence de la mauvaise gouvernance du pays" (APNAC-RDC)

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Le député national Jean-Pierre Pasi Zapamba, président du Réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC-RDC). Ph. Deskeco.com
PAR Deskeco - 17 mai 2022 09:31, Dans Actualités

Le Réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC-RDC) dénonce le haut degré de corruption en République Démocratique du Congo. Selon cette organisation, ce fléau est à la base de la mauvaise gouvernance qui caractérise le pays. 

L'APNAC-RDC s'apprête à publier son deuxième rapport des dénonciations sur les faits de corruption en RDC qui révèle un manque à gagner que connaît la RDC suite aux faits de corruption, évalué à plus de 62 milliards USD et 10 sites miniers artisanaux illégaux au cours de l'année 2021.

Le président de cette plateforme, le député national Jean-Pierre Pasi Zapamba a dénoncé, devant la presse, l'évolution crescendo de la corruption en RDC.

"Les députés de l'APNAC constatent que la gouvernance de la RDC pose problème. La cause majeure de la mauvaise gouvernance découle de la corruption. En RDC, la corruption touche du sommet jusqu'à la base", s'est-il indigné. 

Il a dénoncé la déconsidération par les autorités publiques des rapports de l'APNAC-RDC dénonçant les faits de corruption qui font perdre à l'Etat des milliers des dollars. 

"Le président a promis de combattre la corruption. Nous avons décidé de l'accompagner en publiant un premier ouvrage sur la corruption en avril 2019 intitulé : la campagne anti-corruption, où l'APNAC a révélé des grosses sommes déboursés par le gouvernement pour des projets qui n'ont pas abouti. Des personnes citées dans ce document devraient passées à l'Assemblée nationale pour justifier l'utilisation des fonds publics mais jusqu'à ce jour rien n'a été fait. Seule l'IGF a effectué un certain contrôle sur base de nos éléments", a-t-il martelé.

Pour le député Pasi Zapamba, la RDC n'a pas un arsenal juridique efficace pour mieux lutter contre la corruption. Toutes les propositions parlementaires visant à renforcer la lutte contre la corruption au pays sont bloquées par l'Assemblée nationale. Une situation qui l'inquiète.

"L'APNAC a présenté à l'Assemblée nationale une proposition de loi anti-corruption depuis le 18 juin 2020 qui a été jugée recevable mais classée sans suite. Elle n'est pas encore traitée à la PAJ. Il y a eu encore une autre proposition de loi sur la création de l'Agence anti-corruption en RDC. Cet outil de travail n'est pas toujours mis à la disposition de ceux qui luttent contre la corruption... Il y a également le projet de loi portant lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et prolifération des armes à destruction massive que vient de s'ajouter sur cette longue liste. L'APNAC ne se fatigue pas. On ne peut pas parler de la lutte contre la corruption si sur le plan législatif, on ne trouve les outils de travail susceptible à faciliter cette lutte. Tout cela découle de la volonté du président de la République d'en finir avec les corrupteurs", dénonce-t-il.

Rappelons que dans son rapport des dénonciations sur les faits de corruption publié en 2020, l'APNAC-RDC avait comptabilisé 148 cas dénoncés par la population, dont le manque à gagner pour le pays était évalué à   7 milliards 979 152 682 USD et 150 terrains de l'Etat spoliés. 

Jordan MAYENIKINI

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