RDC : la présidence de la République veut renégocier le contrat minier de Mutanda Mining, filiale de Glencore

Usine de Mutanda Mining
Usine de cuivre de Mutanda Mining
PAR Deskeco - 23 avr 2022 08:36, Dans Actualités

La République démocratique du Congo a ajouté dans le processus en cours de renégociation des contrats miniers la filiale de Glencore, à savoir Mutanda Mining (MUMI).

La décision d'enquêter sur Mutanda intervient alors que le président Félix Tshisekedi ne cache pas son intention de réexaminer des accords extractifs conclus sous son prédécesseur, Joseph Kabila. Déjà, la présidence de la République passe sous examen des projets de cuivre et de cobalt  de Tenke Fungurume, société contrôlée par China Molybdenum Co. et China Railway Group. C’est dans le même cadre qu’a eu lieu le récent accord conclu entre le RDC et le milliardaire israélien Dan Gertler pour le cas de Ventora.

"Quand vous voyez ce qui s'est passé dans ce secteur sous le régime précédent, c'était scandaleux en termes de concessions accordées aux entreprises étrangères", a déclaré jeudi André Wameso, directeur de cabinet adjoint du président pour les questions économiques, dans une interview accordée au média mining.com.

A l’approche de l’expiration de trois des quatre permis de Mutanda, la présidence de la République a mis en place une commission ad hoc qui évaluera les avantages du projet pour la RDC, a confirmé Wameso dans la même interview.

"C'est l'occasion pour nous de voir très sereinement comment les choses ont été faites et s'il y a des améliorations en termes de rééquilibrage du partenariat avec Glencore", a-t-il déclaré. "Nous n'avons rien contre Glencore", a déclaré Wameso, ajoutant que tout rééquilibrage viserait à garantir que les "intérêts de l'État soient préservés".

Le code minier du Congo stipule que les miniers doivent soumettre les demandes de renouvellement de permis uniquement par l'intermédiaire du cadastre  minier (CAMI) et du ministère des mines. Le code oblige également les entreprises à céder 5 % de leurs actions à l'État au moment du renouvellement.

Selon le code minier de la RDC dans le cadre d’un renouvellent des permis miniers, le cadastre minier remet le dossier de renouvellement de permis au ministre des mines, qui a 30 jours pour l'accepter ou le refuser. Si le ministre ne dit rien, le permis est alors considéré comme accepté. Après cela, le renouvellement doit être enregistré par le cadastre.

Dans le cas de Mutanda Mining, des responsables de Glencore soutiennent ne pas être notifiés jusque-là et attendent cette notification avec l’expiration des dits permis.

Mutanda n'a été officiellement informé d'aucune commission ad hoc qui traiterait son dossier à la présidence de la République, a déclaré vendredi un porte-parole de Glencore par courrier électronique, rapporte mining.com.

Glencore a confirmé en décembre qu'il prévoyait de rouvrir Mutanda, qui a été mis en entretien et maintenance en 2019 après la chute des prix du cobalt. L'opération produira environ 11 000 tonnes de cobalt par an entre 2022 et 2025, avec une production sur toute la durée de vie de la mine de 20 ans qui devrait atteindre en moyenne environ 76 000 tonnes de cuivre et 21 000 tonnes de cobalt, selon Glencore.

Mutanda a produit un cinquième du cobalt mondial et près de 200 000 tonnes de cuivre en 2018, sa dernière année de pleine production. La société a redémarré le traitement des stocks de minerai d'oxyde à la fin de l'année dernière alors qu'elle explorait la future exploitation des ressources de sulfure de Mutanda, selon le rapport annuel 2021 de Glencore.

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