Après les dégâts causés par l’éruption du volcan Nyiragongo à Goma, au Nord-Kivu, le gaz méthane entassé dans le lac Kivu se présente comme un deuxième grand danger. La présence du gaz menace les 2 millions de personnes qui vivent aux abords du lac et notamment les 6 000 000 d'habitants de la ville de Goma.
Selon des scientifiques, si la lave dégagée par Nyiragongo avait atteint les profondeurs du lac Kivu, cela pourrait provoquer un brassage soudain de l’ensemble du lac. Le gaz pourrait s’échapper brusquement et asphyxier les hommes et les animaux.
A l'époque du gouvernement Ilunkamba, l’ancien ministre d'État et ministre des hydrocarbures, Rubens Mikindo, avait lancé au mois de janvier 2020 à Goma les travaux qui devraient être exécutés pendant deux ans à partir du golfe de Kabuno. Mais depuis l'installation des matériels, placés sous la surveillance des personnes, rien n'est fait.
L'objectif du dégazage était de réduire le risque d'explosion gazeuse en éliminant progressivement et de manière inoffensive les gaz dissous dans les eaux du golfe de Kabuno. Le golfe de Kabuno, situé au nord-ouest du lac Kivu présente une configuration particulière qui distingue ses eaux de celles du bassin principal. Selon les experts, ces eaux possèdent des caractéristiques physico-chimiques totalement distinctes des eaux du reste du lac Kivu.
Conscient de ce danger, le gouvernement Sama Lukonde avait abordé la problématique du risque d'explosion gazeuse sur le lac Kivu au cours de la dixième réunion du Conseil des Ministres tenue le vendredi 2 juillet 2021. Selon le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu qui en avait fait le point au Conseil, il en ressortait que les concentrations en gaz carbonique dans le lac ont évolué de 40% en 2002 à 80% en 2004, particulièrement dans le Golfe de Kabuno rendant imminent et permanent le danger de survenance d’une explosion.
Pour le ministre Didier Budimbu, la prévention du scénario catastrophe qui causera environ 1 million de morts en République Démocratique du Congo et au Rwanda, passe essentiellement par deux solutions : l’exploitation des gaz et le dégazage.
Pour ce faire, le Gouvernement avait recruté conformément à la loi deux entreprises spécialisées, l’une de droit français et l’autre de droit tunisien, pour implémenter les solutions préconisées. Les noms de ces entreprises n'ont pas été dévoilées. Mais jusque-là sur terrain rien n'est fait. Aucune trace signalant le début des travaux sur le lac Kivu.
Ce, malgré l'implication du Premier ministre Sama Lukonde qui s'était engagé à suivre personnellement ce dossier qui rentre dans le cadre des engagements de son Gouvernement à la suite de l’éruption du Nyiragongo.
Rappelons qu'après les dégâts causés par l’éruption du volcan Nyiragongo à Goma, au Nord-Kivu, le gaz méthane entassé dans le lac Kivu se présente comme un deuxième grand danger. La présence du gaz menace les millions de personnes qui vivent aux abords du lac et notamment les habitants de la ville de Goma.
Jordan MAYENIKINI