Les réserves de change de la République démocratique du Congo devraient culminer à plus de 3,5 milliards USD, correspondant à trois mois et deux semaines d’importation des biens et services sur ressources propres, dès que le FMI va transférer les 212,3 millions USD approuvés par le Conseil d’administration depuis le 15 décembre 2021 à la suite d’une conclusion satisfaisante de la première revue du Programme triennal de la RDC.
Évaluées jusqu’au 10 décembre 2021 à 3,3 milliards USD, les réserves internationales de la RDC devraient nécessairement atteindre les 3,5 milliards USD dès le que le FMI transfert cette deuxième tranche du programme conclu avec le gouvernement congolais étant donné qu’elle est destinée à renforcer la balance de paiements.
Rappelons que les réserves de change de la RDC sont passées de 708 millions USD à fin décembre 2020 à 1,792 milliard USD en juillet 2021, soit au lendemain du décaissement de 216 millions USD de la première tranche du programme formel, avant d’atteindre 3,3 milliards USD début septembre 2021 à la suite du transfert par le FMI de 1,5 milliard USD de DTS (droits de tirage spéciaux) accordés à la RDC pour faire face aux effets de covid-19.
A noter que les réserves de change sont des avoirs en devises étrangères détenues par une banque centrale. Comment les réserves de change arrivent-elles à la banque centrale ? Quand une entreprise exporte, par exemple aux Etats-Unis, elle reçoit des dollars en paiement. Au moment où elle les change en monnaie nationale, ces dollars peuvent être rachetés par la banque centrale contre sa monnaie nationale. L’entreprise exportatrice reçoit donc sa monnaie domestique dans laquelle elle pourra payer ses impôts et ses salaires, et la banque centrale a augmenté ses réserves de change en dollars.
Si un pays présente un déficit commercial (importations supérieures aux exportations), il doit trouver un moyen de financer ce déficit. Ce financement peut se faire en contractant de la dette auprès des autres pays, ou en vendant des actifs domestiques (actions, immobilier…). Un autre moyen de payer les importations est de puiser dans ses réserves, en l’occurrence les réserves de change.
Si un pays se trouve dans une situation dans laquelle les autres pays ne veulent plus financer son déficit commercial (par crainte de ne pas être remboursé par exemple) et qu’il a épuisé ses réserves de change, il se trouve face à une situation de crise de la balance des paiements. Dans ce cas, il doit réduire ses importations car il n’a plus les moyens de les payer (cela peut se traduire par une dévaluation de la monnaie qui rend les importations plus chères ou par une baisse des dépenses publiques qui limite la consommation donc les importations). Une telle situation s’accompagne alors d’un plongeon de la consommation et de l’investissement, donc d’une baisse de la croissance et d’une hausse du chômage.
Les réserves de change sont donc une épargne permettant à un pays de continuer à importer malgré les aléas du commerce international.
DESKECO