RDC : « le gouvernement Sama Lukonde devra veiller au quotidien à la stabilité du cadre macroéconomique » (Sénateur Fikiri Alimasi)

Alimasi
PAR Deskeco - 12 mar 2021 18:23, Dans Actualités

Le président du parti Front des Nationalistes pour la Solidarité et le Développement (FNSD), Dieudonné Alimasi Fikiri, s'est entretenu avec quelques médias, ce vendredi 12 mars à Kinshasa, sur des questions majeures de la vie socio-économique de la RDC. Non seulement, il appelle le prochain gouvernement à veiller au quotidien sur la stabilité du cadre macroéconomique, le sénateur Dieudonné Alimasi Fikiri appelle aussi le nouvel Exécutif à se donner les moyens pour finir la guerre à l’Est de la RDC. Interview.

L’on observe une stabilité de taux de change. Pouvons-nous parler également d’une stabilité du cadre macroéconomique qui serait la résultante de la bonne gouvernance ?

Fikiri Alimasi : Je crois qu'il faut retenir une chose, il y a une différence entre la stabilité du cadre macroéconomique et la stabilité du taux de change. De prime à bord, le taux de change est l'indicateur de la stabilité monétaire. C'est un paramètre du cadre macroéconomique parce que dans le cadre macroéconomique, vous avez la projection du PIB qui se traduit par un pourcentage qu'on appelle le taux de croissance, ça veut dire le PIB nominal où réel qui est projeté du début de la fin d'une année vers la fin d'une autre année. Cet accroissement-là c'est comme en 2020, nous avions le PIB de 58 milliards de dollars qu'on attendait à la fin de l'année. Mais malheureusement avec le covid-19 et autres, nous avons connu une décroissance parce que le PIB à la fin de cette année est tombé à 50 milliards de dollars. Là où nous étions à 58 milliards de dollars. Donc, il y a eu la réduction dans la création des richesses.

Et pour le taux de change ?

La même chose pour le taux de change. Nous avons projeté le taux de change qui est contenu dans le cadre macroéconomique de 2020 et que nous devrions terminer l'année avec un taux de change qui devait tourner autour de 1680/le dollar. Mais il se fait qu’aujourd'hui, nous sommes à 2.000 FC le dollar. Le taux de change étant un élément déterminant dans le vécu quotidien de la population, quand bien même tout le cadre macroéconomique était stabilisé, le regard est resté focalisé au taux de change parce que nous sommes une économie extravertie. Nous importons tout. Et pour importer, il faut avoir de la devise étrangère, quand ce paramètre du cadre macroéconomique se détériore davantage, on a peur quelque part d'une tension sociale. Pour éviter cette tension sociale, on est obligé de mettre les politiques de soutien qui stabilise cette monnaie. Quand le PIB baisse comme je viens de le dire, la possibilité de mobiliser les recettes diminue également. Là où vous attendiez 5 milliards de dollars, vous allez vous retrouvez avec 3 ou 4 milliards. C'est le cas qu'on a connu. Si vous n'arrivez pas à vous ajuster en termes de dépenses, vous allez tomber tout de suite dans le déficit et recourir à la planche à billets qui a des conséquences sur le taux de change et le taux d'inflation. Ces indicateurs sont de paramètres importants du cadre macroéconomique. Donc, ce n'est pas parce qu'il y a une stabilité monétaire qu'on peut dire qu'il y a nécessairement bonne gouvernance ou que le cadre macroéconomique est stabilisé. Non.

En tant qu’opérateur économique, que recommandez-vous au Gouvernement Sama Lukonde en gestation pour répondre aux attentes de la population ?

C'est le rétablissement de la stabilité du cadre macroéconomique dans un premier temps. Ça veut dire que le gouvernement doit veiller au cadre macroéconomique qui est défini dans le budget 2021. Dans ce cadre-là, il y a un niveau de taux d'inflation prévu. Il faut qu'on encadre cela. La seule façon de l'encadrer, c'est de travailler plus dans la mobilisation accrue des ressources publiques et d'améliorer la qualité de la dépense publique. Qu'il soit affecté dans les domaines réellement prioritaires qui peuvent contribuer à l'amélioration du vécu quotidien de la population congolaise.

La RDC rime aujourd’hui avec embouteillages, guerre à l'Est et détournements des deniers publics. D’après vous quelles seraient les priorités du prochain gouvernement ?

Tout gouvernement doit avoir un objectif de garantir les deux « P » de la population. Ça veut dire le Pain et la Paix. Pour arriver à ces deux « P » là, il faut avoir des ressources. Donc, la priorité c'est justement d'accroître les ressources publiques, le gouvernement doit se donner davantage les moyens. Avec l'accompagnement de la justice, avant on a connu le procès de 100 jours et aujourd'hui nous suivons le procès de la gratuité de l'enseignement. La justice peut nous aider à établir réellement des cas des détournements aujourd’hui. Il faut que l'État rentre dans ses Droits, et la justice doit être couplée des sanctions exemplaires positives ou négatives pour l'aider à accroître les ressources publiques afin d’avoir plus des moyens. Ce qui va permettre à l'État d’être en mesure, tout en soignant la qualité de la dépense publique, de mieux allouer ses ressources dans les domaines qu'il jugera prioritaires. De mon point de vue, la première chose que le gouvernement doit faire, ça doit être une approche globalisante avec un seul objectif de la satisfaction de l'intérêt général. Pourquoi ? Quand le cadre macroéconomique est stabilisé, les ressources s'accroissent comme il se doit. Maintenant, on se fixe les priorités. Commençons par évaluer la demande nationale en termes d'eau potable, province par province, à partir des ressources mobilisées. Est ce qu'il faut commencer par donner cette énergie hydrologique aux provinces qui vont produire ? Nous faisons la programmation. La même chose dans le domaine de l'énergie. Aujourd'hui, même dans le domaine d'eau, nous pouvons féliciter le gouvernement actuel. Le Président de la République venait de lancer des usines de captage d’eaux. J'ai appris à Lemba, une usine est en construction. J'ai pu comprendre qu'il y a 3 usines de captage d’eaux qui sont en construction. C'est une Bonne chose mais là, ça poursuit un objectif qui a été identifié.  

Mais quelle solution pour la guerre à l’Est de la RDC ?

On n’a pas la paix sans les moyens. Le développement, vous ne l'avez pas sans moyens. La sécurité des personnes et leurs biens représente une des premières priorités. Sans la paix, il n'y a pas production.

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