RDC : Joseph Mabanga obtient le soutien de la CENCO dans son combat pour l’exécution de l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur la déchéance d’Atou Matubuana

Joseph Mabanga
PAR Deskeco - 03 fév 2021 13:04, Dans Actualités

Joseph Mabanga, à la sortie de la CENCO ce mercredi 3 février.

Le porte-parole de l’Organisation « Cohésion provinciale des notables issus de 366 groupements » de la province du Kongo Central, Joseph Mabanga Phuati, a été reçu, ce mercredi 3 février au Centre Interdiocésain à Kinshasa, par le président de la Commission Justice et Paix de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), le Père Clément Makiobo. Au centre de leurs entretiens était le dossier de la province du Kongo central et plus particulièrement l’absence de l’exécution de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle du 20 mai 2020 portant sur la déchéance du gouverneur Atou Matubuana du Kongo Central.

« Je suis très joyeux parce que j’ai rencontré le président de la Commission Justice et Paix de la CENCO qui avait déjà sur sa table le dossier du Kongo Central et le dossier de toute la République qui a le même problème que le Kongo Central. Le Kongo central peut être le bras mais le corps entier C’est la RDC. Cependant, lorsqu’une partie du corps est malade, c’est tout le corps qui est malade. La joie que je viens de vous dire c’est que la CENCO est en train de travailler sur le dossier Kongo Central. Ils sont très avancés. Ils m’ont dit que c’est leur souci », a déclaré en substance Joseph Mabanga après son entretien avec le président de la Commission Justice et Paix de la CENCO.

« Je demande aux habitants du Kongo Central de garder la foi. Les pères évêques de l’église catholique sont en train de s’occuper du dossier. Mon mémorandum déposé depuis le 11 novembre 2020, ils l’ont déjà exploité. Je ne peux pas en dire plus de peur de piétiner sur les plates-bandes des pères évêques. Je demande aux autres églises de s’occuper du peuple comme les pères évêques de la CENCO. Je demande à l’église protestante, aux églises de réveil ainsi qu’aux partis politiques de s’occuper du dossier Kongo Central comme les pères évêques », a lancé le porte-parole du mouvement Cohésion provinciale des notables issus de 366 groupements du Kongo Central.

Pour cette association des nés Kongo, la crise au Kongo Central qui est née du scandale sexuel de Mimi et Justin Luemba est entretenu par deux personnes, en l’occurrence le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde.

Le président de la République est indexé pour « son refus de ne pas exécuter l’arrêt R CONST 1171 de la Cour Constitutionnelle du 29 mai » alors qu’il est le magistrat suprême, pense cette organisation.

Rappelons que l’article 168 de la Constitution stipule : « les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers. Mais celui sur la déchéance d’Atou Matubuena n’a jamais été appliqué.

Quant au ministre de l’Intérieur, il lui est reproché son refus de nommer un intérimaire à la tête de la province du Kongo Central. Ce, malgré la correspondance du Procureur général près la Cour Constitutionnelle.

C’est sur base de tout ceci que Joseph Mabanga ne décolère pas contre le président de la République et l’UDPS, son parti politique. Il désapprouve le fait que l’UDPS, une fois au pouvoir, au lieu d’appliquer l’état de droit comme le réclamait sa lutte, il est en train de faire le contraire, selon Joseph Mabanga.

« Notre province est aujourd’hui occupée par l’UDPS qui est en train de piller tout l’argent du Kongo Central. Nous disons Non, quatre fois NON. L’UDPS exagère. L’UDPS est en train de coloniser le Kongo Central par le truchement de monsieur Félix Thisekedi Tshilombo et de monsieur Atou Matubuana qui a été destitué depuis le 29 mai 2020 », fulmine le porte-parole de cette plateforme des Nés Kongo.

Joseph Mabanga n’exclut pas non plus de porter plainte devant les instances judiciaires tant nationales qu’internationales pour que cet arrêt de la Cour constitutionnelle soit appliqué et que le gouverneur déchu quitte effectivement la tête de la province du Kongo Central.

« Nous nous réservons le droit de porter plainte auprès des institutions de la République. Au cas où nous n’avons pas gain de cause, allons porter plainte à l’extérieur du pays. Ce que monsieur Félix Tshisekedi fait c’est un génocide : priver tout un peuple du droit d’existence. Nous n’avons pas lutté pour ça avec l’UDPS. Nous avons lutté pour l’Etat de droit, le respect des textes. Maintenant, l’UDPS est en train de faire le contraire de ce que disent les lois de la République », a-t-il menacé.

En définitive, Joseph Mabanga doit à l’aboutissement de ce combat et en appelle à la population du Kongo Central de « se libérer » contre ce qu’il qualifie de « colonisation de l’UDPS. « Merci aux pères évêques. Mais le peuple doit se libérer lui-même. Moi, je ne suis qu’un canal. Le peuple né Kongo ne va pas accepter d’être colonisé par l’UDPS, Félix Tshisekedi et Atou Matubuana. Ce sont les nés Kongo qu’on a tués le 4 janvier 1960 pour qu’on ait l’indépendance. Maintenant, nous devons être colonisés par l’UDPS ? Non, ça c’est rêver », a-t-il martelé.

Il sied d’indiquer que le gouverneur Atou Matubuana est toujours en place à la tête de la province du Kongo central en dépit de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle. Depuis cette crise, le président de la République a été vu plus d’une fois avec Atou Matubuana tant lors de son passage dans le Kongo Central que lors de la conférence des gouverneurs convoquée en décembre 2020 à Kinshasa.

Amédée Mwarabu

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