La corruption reste un fléau en République démocratique du Congo. En classant la RDC à la 170ème place sur 180 pays sur son indice sur la corruption dans son rapport 2020, Transparency International vient rappeler que les défis restent énormes pour éradiquer ce fléau.
Alors que deux ans durant le président de la République, Félix Tshisekedi, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de baille, les réseaux mafieux ont toujours la peau dure et font que ce chantier reste quasi intact. Pour preuve, il n’y a pas jusque-là des retombées probantes en termes d’augmentation des recettes publiques qui prouvent que ce qui dû à l’Etat entre effectivement dans les caisses de l’Etat.
En 2020, les régies financières n’ont mobilisé en interne que 3,790 milliards USD des recettes publiques sur l’ensemble de l’année contre un budget rectificatif arrêté à 5,7 milliards venant de 11,2 milliards USD.
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Certes les effets de la crise sanitaire de covid-19 ont eu un impact considérable sur l’économie nationale mais la modicité des recettes publiques en 2020 est la preuve que le coulage des recettes continue notamment par manque des réformes nécessaires devant juguler ce coulage des recettes et principalement la corruption.
L’informatisation de la chaine de la recette était initialement programmée pour l’année 2020 avant d’être renvoyée pour cette année 2021. Pourtant, c’est une réforme centrale dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.
Tout aussi, les différents procès sur la corruption et les détournements des deniers publics initiés depuis 2019 n’ont pas vraiment donné des fruits escomptés. Certains condamnés pour détournement des fonds ont été même graciés par le Chef de l’Etat lui-même.
Bien de dossiers ont démontré la limite de la lutte contre la corruption en RDC. Du procès 100 jours sur le Programme d’urgence du président de la République à l’épisode de l’APLC (Agence de lutte contre la corruption) en passant par le dossier de 100 millions USD d’avance d’impôt de la société MUMI et autres affaires impliquant notamment le ministre de la Santé dans la gestion des Fonds covid-19 non sans ignorer la corruption des députés nationaux dans le cadre de la nouvelle majorité parlementaire, il y a lieu de dire qu’il y a eu bien de ratés.
La corruption demeure active en RDC, qu’elle soit petite ou grande. Tout le monde continue à vivre la corruption à ciel ouvert des agents de la police de circulation dans les différents carrefours des grandes villes du pays, des Policiers dans les sous/ciat ou encore dans l’administration publique. Toute cette corruption reste impunie. Pire, l’Etat ne prends des mesures nécessaires pour la juguler.
Amédée Mwarabu