Le président Félix-Antoine Tshisekedi a annoncé des avancées significatives pour les financements du gigantesque projet grand Inga. C’était lors de son discours sur l’état de la nation ce lundi 14 décembre devant le parlement réuni en congrès.
« Pour ce qui est du Projet Grand Inga, les financements sont en passe d’être bouclés avec plusieurs développeurs et off-takers (acheteurs). Il est évident que quand ces ouvrages seront totalement opérationnels, la République Démocratique du Congo reprendra son rôle de leader africain de l’énergie pour le bien-être de toutes ses populations et même du continent », a déclaré Félix-Tshisekedi.
Le Chef de l’Etat congolais a affirmé l’opérationnalisation de deux agences du secteur de l’énergie dont l’une va réguler et l’autre mise en place pour électrifier les milieux rural et péri-urbain.
« A ce jour, J’ai l’avantage de vous annoncer que l’Autorité de Régulation du secteur de l’Electricité, ARE en sigle et l’Agence National d’Electrification et des services Energétiques en milieux Rural et Péri-Urbain, ANSER en sigle, sont pleinement opérationnelles depuis la désignation de leurs animateurs. L’ARE veillera à ce que la libéralisation du secteur de l’électricité se déroule aussi bien efficacement que dans l’ordre. Tandis que l’ANSER, qui est une première, s’occupera enfin de l’électrification de nos villages qui n’auront été que très oubliés jusqu’ici ».
Et d’expliquer :
« La stratégie choisie ici est de trouver rapidement des moyens pour la construction des micros et mini centrales hydroélectriques et solaires de manière à fournir de l’énergie aux principales grandes agglomérations et aux chefs-lieux de tous nos territoires. Bientôt il en sera également ainsi pour la loi sur l’eau dont les mesures d’application ont fini d’être examinées au niveau du Gouvernement ».
Le 12 février 2020, la RDC avait signé un protocole d'accord à hauteur de plus d'un milliard de dollars américains avec la firme américaine General Electric dans le cadre du développement du projet Inga 3. Le pays a également signé deux autres protocoles d'accords, avec la Chine et l'Espagne pour le même projet d'Inga 3 en 2016.
« Inga est un monstre sur le plan énergétique. C'est près de 88 000 MW. Inga à lui tout seul, c'est 45 % du potentiel hydroélectrique de la République qui est évalué autour de 100 000 MW. C'est vrai qu'il existe un accord de développement d'Inga 3 depuis quelques années. Mais, nous pouvons aller de Inga 1 jusqu'à Inga 8. L'accord de développement reste ouvert. Nous avions des Chinois et des Espagnols depuis 2016 dans cet accord de développement d'Inga 3. Et, il y a un groupe des espagnols qui ont quitté l'accord. Personne ne les a chassés, plutôt la RDC voudrait avoir tout le monde avec elle. Les américains, les chinois, les indiens, les Egyptiens etc sont tous les bienvenus » expliquait Eustache Muhanzi Mubembe, ministre d’Etat, ministre des ressources hydrauliques et électricité.
En Conseil des ministres du vendredi 07 février 2020, le gouvernement avait décidé de la mise sur pied d’un comité conjoint RDC-BAD à qui sera confié une triple mission : l’élaboration d’un accord formel sur le développement d’Inga, la conception d’une matrice détaillée du projet ainsi qu’un calendrier de mise en œuvre de différentes phases.
La capacité de production d'Inga III pourrait atteindre les 11 000 mégawatts, ce qui ferait que ce barrage puisse desservir en électricité une bonne partie de l’Afrique. La BAD a financé pour environ 15 millions USD l'étude de faisabilité pour la poursuite du développement de ce site sur lequel deux premières usines d’une capacité totale de site. Elle avait promis aussi de fournir des conseils et de l’aide à la mobilisation des fonds nécessaires à la réalisation du projet Inga 3. Pour rappel, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, avait effectué une visite en juin 2019 sur le site hydroélectrique Inga.
Fonseca MANSIANGA