La campagne le "Congo n'est pas à vendre" (CNPAV) a clôturé vendredi 11 septembre son atelier de renforcement des capacités des acteurs de la société civile devant prendre part à une série de plaidoyers en faveur de la Cour des Comptes, organisé pendant 5 jours à Kinshasa.
Plusieurs experts dans différents domaines intervenant à ces assises ont renforcé les connaissances des membres de la société civile sur la loi relative aux finances publiques, la passation des marchés publics, la loi organique sur la Cour des comptes, les différents contrôles et leurs importances, ainsi que la communication et le plaidoyer.
Les débats sur ces questions ont conduit aux constats suivants : - la lutte contre la corruption constitue l'un des défis majeurs pour l'avenir de la République Démocratique du Congo ; - la corruption est un fléau qui impacte négativement l'existence même de la RDC, elle a un coût énorme ; - le dysfonctionnement structurel des finances publiques ; - la faible application de la loi relative aux marchés publics, notamment la non prise en compte des préalables à la commande publique... Mais également, le CNPAV note que l'insuffisance des moyens humain, matériel et financier à la Cour des Comptes entraîne l'inefficacité dans le contrôle des finances publiques.
Au regard de ces constats, la campagne le "Congo n'est pas à vendre" formule quelques recommandations aux autorités compétentes pour l'opérationnalisation de la Cour des Comptes.
Le CNPAV appelle le président de la République, Félix Tshisekedi, à : - nommer par ordonnance les dirigeants de la Cour des Comptes, conformément aux articles 12 et 17 de la loi organique et l’article 178 de la constitution ; - faire entrer en fonction les membres de la Cour des Comptes conformément à l’article 9 de la loi organique ; - instruire l’Inspection Générale des Finances à transmettre ses rapports à la Cour des Comptes.
Cette structure oeuvrant dans la lutte contre la corruption et la lutte pour l'amélioration de la gouvernance financière et économique de la RDC, appelle également le Gouvernement à prévoir dans l’élaboration de la loi des finances de l’année 2021 des moyens matériels et financiers conséquents pour la Cour des Comptes afin qu’elle exerce pleinement les missions qui lui sont dévolues ; réhabiliter la fonction de contrôle administratif, notamment les rôles des contrôleurs budgétaires et des comptables publics ; et de rendre opérationnel le réseau des comptables publics.
Le CNPAV invite aussi le parlement à voter un budget conséquent pour le fonctionnement de la Cour des Comptes et utiliser les conclusions des rapports de la Cour Comptes pour exiger plus de redevabilité de la part du Gouvernement. Et aux partenaires techniques et financiers, d'appuyer la viabilité de la Cour des Comptes en la dotant des moyens nécessaires pour son fonctionnement.
Dix-neuf structures de la société civile ont pris part à ces assises dans l'optique de réfléchir sur comment dresser le plaidoyer visant la restauration de l'institution supérieure de contrôle des finances publiques, la Cour des Comptes.
Jordan MAYENIKINI