La Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur des contrats futurs sur les bourses des matières premières et le marché des devises, soutient que les fonds spéculatifs se montrent prudents face au dollar américain, rapporte Agence Ecofin. Même si la monnaie américaine reste la principale cible de cette catégorie des investisseurs, les volumes qui y sont affectés ont connu la semaine dernière, la plus forte baisse depuis mai 2018, selon les calculs de Bloomberg.
Selon les experts, cette évolution des choses est la preuve que la baisse de valeur que connait le dollar depuis le début de l’été risque de se poursuivre. Les fonds spéculatifs qui sont sur le marché des échanges des devises disposent très souvent des équipes de prospective aguerries. En même temps, l’on constate que le sentiment négatif croissant sur le dollar coïncide avec un sentiment positif grandissant sur l'euro.
Cette situation pourrait avoir une grosse incidence sur l’Afrique. Les entreprises qui sont proactives dans la gestion des risques et des opportunités surveillent avec attention l’évolution des choses, surtout celles qui ont des obligations de remboursement de la dette en dollar. Une monnaie américaine plus faible constitue un gain de change non négligeable.
Pour les capitaux étrangers qui ont investi en Afrique, une baisse de la valeur du dollar peut avoir plusieurs effets. La semaine dernière, les investisseurs étrangers ont eu des difficultés à sortir rapidement leurs capitaux du Nigeria en raison d'une dépréciation de la monnaie locale par rapport au dollar. Un dollar plus faible sur le long terme leur apporterait une bouffée d’oxygène.
Dès lors, les gouvernements africains devraient être attentifs à l'évolution de la monnaie américaine. En dehors des pays de la zone franc CFA qui ont une composition importante de leurs dettes internationales en euro, l'essentiel des obligations des Etats de la région est en dollar. La baisse profite donc au remboursement de la dette. Par contre, si la monnaie américaine continue de reculer, cela risque de peser sur les revenus d'exportation et par conséquent la capacité des pays à tenir leurs prévisions de recettes budgétaires.
Début mars 2020, lorsque la covid-19 s’est déclarée avec force, de nombreux investisseurs ont immédiatement cherché à se protéger en acquérant le plus possible la monnaie américaine qui est aussi celle des transactions internationales.
En réaction à un risque de surévaluation de sa monnaie qui lui serait préjudiciable, la Réserve fédérale (Banque centrale américaine) a vivement réagi en offrant plus de dollars à des pays partenaires et en rachetant la dette publique et privée. Il semble finalement qu'elle ait injecté plus d'argent qu'il ne faut.
DESKECO avec Agence Ecofin