La Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO) présente un tableau noir sur tous les plans. Personnel pléthorique et viellissant, un management déphasé, manque d'outils de production, endettée et avec des créances non recouvrées. Pire, l'État Congolais, son propriétaire, paraît impuissant de concocter un plan de relance et d'émergence de cette entreprise.
Le sort de la SOKIMO, ou du moins un premier plan de relance de cette entreprise, est entre les mains de la présidence de la République,la Primature qui doivent statuer sur une décision de cession de 13 permis miniers à la société canadienne AJN RESSOURCES INC. Ce qui a été décidé au conseil des ministres du vendredi 19 juin.
A cette réunion du gouvernement, le ministre du Portefeuille, Kuete Nyimi Bemuna, a présenté la situation succincte de cette société d'État. Ayant opté pour une politique d’affaires de joint-venture, la SOKIMO n'a pas su tirer son épingle du jeu. Selon le ministre du Portefeuille, SOKIMO est devenue "une entreprise dépendant totalement des retombées des contrats d’association conclus avec des sociétés à capitaux étrangers".
La SOKIMO a eu des contacts de joint-venture avec Monbwalu Gold Mines pour 13,78% des parts, avec Giro Goldfields pour 35% des parts, avec Wanga MINING pour 35% des parts et avec Kibali Gold Mines pour 10% des parts.
"Ces contrats se sont soldés par un manque de dividendes pour l’actionnaire unique qu’est l’Etat", a soutenu Kuete Nyimi Bemuna devant le Conseil des ministres.
Ainsi, sa situation financière de la SOKIMO se présente comme suit, selon les données du ministre du Portefeuille :- Situation des dettes : USD 114.835,099 de situation nette de dettes au 31 décembre 2017 ; - Les créances que détient SOKIMO SA sur l’Etat sont de USD 1.281.000 (au titre de créance certifiée) et USD 71.320.000 de créances non certifiées.
En ce qui concerne les ressources humaines, selon le ministre du Portefeuille, la SOKIMO a un "effectif pléthorique" dont un nombre important éligible à la retraite. Les travailleurs totalisent plusieurs mois d’arriérés de salaires estimés à 80 mois.
Tout aussi, au niveau du management, cette société a une Direction Générale provisoire et un Conseil d'administration incomplet.
L’histoire de la Société Minière de Kilo-Moto a commencé en 1903, à la découverte de l’Or au Sud dans la rivière Agola, situé dans le territoire du chef Kilo, par HANNAN et ORIEN. Ceux-ci étaient des prospecteurs australiens au service de l’Etat Indépendant du Congo. Et l’exploitation de cet or a commencé en 1905, avec une production moyenne de 19,890 kg.En 1906, une autre découverte de l’Or au Nord, dans la rivière Moto par HANNAN. Cet or de nord a commencé d’être exploité après cinq ans, c’est-à-dire en 1911.
Le nom de chef Kilo est donné à l’ensemble de la région aurifère du sud et le nom de la rivière moto est donné à l’ensemble de la région aurifère du nord. Les deux noms, donc du chef KILO et de la rivière MOTO ont donné à la société le nom de KILO-MOTO.
Amédée Mwarabu
