Le représentant résident du Fonds monétaire international, Philippe Egoumé, a fait une présentation virtuelle ce mercredi 10 juin, sur les perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne en 2020-2021 en insistant particulièrement sur le récent développement économique en RDC et l’impact de la covid-19 sur son économie.
Pour l’expert du FMI, la COVID-19 a fait subir à la République démocratique du Congo « un choc sévère ». « Le taux de croissance devrait passer de 4,4 % en 2019 à -2,2 % en 2020 ; Tous les secteurs seront affectés. Les services et l’industrie extractive seront les plus durement frappés par la pandémie ; Le report de l’exécution des dépenses dans les infrastructures publiques et d’investissements privés, notamment dans le secteur minier et dans les BTP, contribuera à aggraver le ralentissement de l’activité économique à court terme ; Ce report devrait favoriser une reprise progressive pendant le second semestre 2020 et au cours de l’année 2021 ; La croissance du PIB devrait se redresser lentement à partir de 2021 », a soutenu Philippe Egoumé.
Selon le FMI, au stade actuelle de la pandémie, les principaux risques baissiers sont liés au rythme de la reprise, en particulier dans le secteur minier, et à la maîtrise des autres épidémies qui sévissent actuellement. À l’inverse, pense-t-il, les perspectives pourraient être révisées à la hausse dans le cas d’une reprise rapide des investissements publics et privés et d’un approfondissement de la relation du pays avec la communauté internationale.
Pour autant, le représentant résident du FMI a attiré l’attention du gouvernement Congolais sur trois indicateurs économiques notamment sur la viabilité des finances publiques et la dette, sur le taux d’inflation ainsi que sur le taux de change.
- L’attachement des autorités à assurer la viabilité des finances publiques et de la dette à moyen terme est encourageant.
L’observance des normes de surveillance internationales par les établissements financiers doit être de mise, recommande le FMI. Selon le FMI, la BCC devrait accorder plus de temps aux banques pour se conformer aux exigences prudentielles, tout en contrôlant plus étroitement la qualité de leurs actifs.
De même, selon lui, la BCC devrait : « continuer d’appliquer des règles précises de classification des prêts; mesurer les prêts improductifs et les pertes potentielles de manière la plus précise possible; appliquer un cadre de garantie strict et transparent pour ses opérations de refinancement pour améliorer ses pratiques de prêteur de dernier ressort auprès des banques commerciales ».
- L’évolution de l’inflation doit continuer d’être suivie de près dans le cadre de la politique monétaire. Le FMI estime que l’inflation et la dépréciation du taux de change connaîtraient une accélération en 2020. Et donc, les dirigeants devraient veiller sur ça.
- Le taux de change doit pouvoir fluctuer pour absorber les chocs. De l’avis de l’expert du FMI, dans un contexte caractérisé par une moindre disponibilité de devises et la diminution des importations de biens de première nécessité il est nécessaire de laisser fluctuer le taux de change afin d’amortir les éventuels chocs.
La République démocratique du Congo est affectée par la covid-19 depuis le 10 mars 2020. A ce jours le pays compte 4.389 cas confirmés dont 95 et 565 personnes guéries. 11 provinces sont affectées dont Kinshasa avec 3 980 cas.
Amédée Mwarabu