RDC : les principales craintes des populations face à la covid-19 sont économiques et sociales (Sondage)

Coronavirus
PAR Deskeco - 03 juin 2020 13:48, Dans Actualités

Le cabinet Deloitte, l’institut de sondage OpinionWay et l’agence conseil 35°Nord, dans un communiqué publié ce mercredi 3 juin présentant les résultats du premier sondage réalisé en Afrique sur la perception de la pandémie de Covid-19, soutiennent qu’en RDC et en Afrique les principales craintes des populations face à cette crise sanitaire sont avant tout « économiques et sociales ».

Intitulée « Les opinions publiques africaines face à la crise du Covid-19 », cette étude met en évidence en premier lieu « une forte inquiétude quant aux conséquences économiques et sociales, en plus des craintes liées à la propagation du virus et ses conséquences sanitaires, tout en témoignant une confiance dans l’action des gouvernements en réponse à la crise et en soutien aux économies et aux populations », note le communiqué publié conjointement par ces  trois organisations.

L’étude a été réalisée dans huit pays (Afrique du Sud, Algérie, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Maroc, République Démocratique du Congo, Nigeria) auprès de 4 017 personnes - 500 en moyenne par pays – représentatives de la population âgée de 18 ans et plus, entre le 2 et le 14 mai 2020. 

Comme dans les autres pays de l’enquête, les Congolais s’inquiètent des conséquences économiques et sociales de la crise. Ainsi, 58 % des Congolais interrogés pensent que leur activité professionnelle va se dégrader tandis que 57 % anticipent un affaiblissement de leur situation financière personnelle. Surtout, 79 % des Congolais redoutent une hausse de la pauvreté. 

En RDC, selon ce sondage, les niveaux d’adhésion au couvre-feu (66%) et au confinement à domicile (69%) sont à chaque fois les plus bas de l’ensemble des pays interrogés, expliquant en partie pourquoi le gouvernement a rapidement adapté les mesures sanitaires à la situation congolaise. Une adaptation et une réactivité saluées par les sondés, puisque 87 % font confiance au gouvernement pour limiter les effets de la pandémie.

Dans les pays d’Afrique subsaharienne de l’enquête, le risque de pénurie alimentaire est considéré comme important par 70 % des personnes interrogées. C’est le cas pour 59 % des Congolais, dont 24 % d’entre eux pensent que le riz risque de manquer dans les prochaines semaines.

« Alors que le niveau d’inquiétude concernant la contamination par le coronavirus est de 81 % (64 % sont très inquiets et 17 % assez inquiets), 60 % des personnes interrogées estiment que la situation économique de leur pays va se dégrader et 12 % qu’elle ne va pas changer, alors que le continent est depuis une vingtaine d’années sur une dynamique de croissance économique soutenue et de confiance en l’avenir. 53 % anticipent également une détérioration de la situation de leur entreprise ou de leur situation professionnelle. De plus, 54 % des personnes interrogées redoutent un affaiblissement de leur situation financière personnelle. Les individus disposant des plus faibles revenus sont plus enclins à penser que leur situation financière professionnelle va se dégrader (59 % contre 49 % pour ceux dont les revenus sont les plus élevés), à l’instar de ceux habitants en zone rurale (60 % contre 49 % en zone urbaine), indique l’étude.

« L’inquiétude sur la situation économique est inférieure à celle évaluée en France à 88 % et en Italie à 76 % par exemple. Cela témoigne d’un sens des responsabilités et d’une résilience africaine remarquables alimentées notamment par la réactivité de nombreux gouvernements africains qui au-delà des mesures de protection sanitaires précoces ont su rapidement mettre en place des plans de soutien aux économies et d’accompagnement social des populations, déclare Brice Chasles, Managing Partner Afrique francophone chez Deloitte.

En dépit de la réactivité des gouvernements, des inquiétudes très précises sur les conséquences de la crise se dessinent néanmoins, selon les résultats du sondage. Ainsi, 54 % des personnes interrogées redoutent une crise alimentaire et 84 % une augmentation de la pauvreté. Ainsi, 82 % des personnes interrogées en Afrique du Sud jugent ce risque « important » (dont 56 % « très important »), 78 % au Nigeria (68 % « très important »), 63 % en Côte d’Ivoire, 66 % en Éthiopie et 59 % en RDC. Ces craintes portent essentiellement sur des denrées de première nécessité comme le riz (23 %), la farine (17 %), les légumes (13 %), ou l’huile (11 %).

 

Pour Hugues Cazenave, président d’OpinionWay, « Le spectre d’un retour des émeutes de la faim, comme en 2008 dans certains pays, contribue probablement à renforcer ces inquiétudes et à majorer ces résultats. Ces préoccupations traduisent des problèmes économiques très concrets engendrés par cette pandémie. Enfin, la confiance accordée aux différents gouvernements africains contraste singulièrement avec la situation mesurée en France ».

L’étude Deloitte OpinionWay 35°Nord confirme également un fort niveau d’adhésion aux mesures de prévention (82 % pour le confinement, 81 % pour le couvre-feu) et de confiance envers les gouvernements (81%) « pour limiter les effets de l’épidémie ». Le gouvernement qui inspire le plus confiance est au Maroc (97 % dont 66 % « tout à fait confiance »), suivi de la

Côte d’Ivoire (89 %), l’Afrique du Sud (88 %), la République Démocratique du Congo
(87 %). À titre de comparaison, le gouvernement français bénéficie seulement de la confiance de 39 % des sondés dans une enquête similaire effectuée par OpinionWay.

« Les gouvernements africains bénéficiant des taux de confiance les plus élevés ont été très actifs en termes de communication aussi bien vers leurs partenaires internationaux qu’auprès des populations, explique Philippe Perdrix, associé chez 35°Nord. Selon lui,  « en gageant directement le dialogue avec leurs citoyens, certains États africains ont réussi à ce que la pandémie soit prise en main à la fois par les gouvernants et les gouvernés, et cela transcende pour l’instant les clivages ou crispations politiques que l’on peut parfois observer sur le continent ».

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Quant à 35°Nord, elle est une agence de conseil et de communication stratégique dédiée au continent africain et spécialisée dans l’accompagnement de ses clients vers les relais d’opinion, les sphères d’influence et les cercles de pouvoir en Europe et en Afrique. Sa valeur ajoutée résulte de sa maîtrise des circuits de communication et de décision sur les deux continents, et de sa connaissance des contextes nationaux en Afrique. 35°Nord assure aux décideurs politiques, économiques et institutionnels une montée en gamme de leur visibilité éditoriale et une optimisation de leurs relais d’influence.

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