Dans un communiqué parvenu à la rédaction de DESKECO.COM, l'Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) dit prendre connaissance de l’invitation que le Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete a adressée, en date de 03 avril 2020, à M. Vital KAMEREHE LWA KANYINGINYI NKINGI, Directeur de Cabinet du Président de la République, aux fins d’une communication relative à l’instruction du dossier judiciaire RMP 2535/PG023.b/2020/KAM ouvert au sujet des travaux de 100 jours du Chef de l’Etat.
"Y relativement, la Direction politique nationale du parti politique Union pour la Nation Congolaise (UNC), dont le précité est Président national, vient de rendre publique une déclaration politique à travers laquelle elle s’insurge notamment contre la « grave légèreté avec laquelle ladite invitation a été adressée à son Président national et note avec regret l’acharnement et la campagne de diabolisation par certaines officines sur la personne de son Président national »", rappelle l'ACAJ dans son communiqué daté du 5 avril.
Pour l’ACAJ, l’invitation ne signifie nullement une quelconque culpabilité établie dans le chef de M. Vital KAMERHE, présumé innocent dans l’instruction judiciaire en cours.
Cependant, cette organisation de défense des droits de l'homme s'insurge contre la déclaration de l'UNC quant à cette invitation du parquet.
"Ladite Déclaration politique rappelle malheureusement celle faite, il y a quelques mois, par le Secrétaire permanent du PPRD qui promettait de paralyser le pays à la suite des enquêtes judiciaires ouvertes contre les dirigeants de la Gécamines", indique l'ONG.
« Le socle d’un Etat de Droit reste sans conteste une Justice indépendante, impartiale et au service de tous les citoyens. D’ailleurs, le candidat présenté par la coalition CACH a été élu Président de la République justement pour mettre en œuvre cet idéal de justice sans discrimination aucune », soutient Me Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ
Et d'ajouter : « Nous encourageons vivement M. Vital KAMERHE, au surplus Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, à prêcher par l’exemplarité citoyenne en offrant sa totale coopération à l’appareil judiciaire de son pays. Ce qui, sur le plan symbolique, constituerait un signal fort sur la détermination de la coalition CACH, non seulement à combattre la corruption et le détournement des deniers publics, mais également à démontrer que les idéaux véhiculés par la coalition CACH, lors de la campagne présidentielle, n’étaient pas chimériques ».
Par ailleurs, l'ACAJ conseille aux autorités de l'appareil judiciaire, pour éviter de tomber dans le piège d’une chasse à l’homme, de "réactiver, sans délai, toutes les enquêtes judiciaires jadis sollicitées, notamment par l’ancien Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption et le terrorisme, à l’encontre de plusieurs membres de gouvernements successifs et hauts fonctionnaires de l’Etat".
Rappelant que souvent accusé d’interférence politique, l'ancien régime, souligne l'ACAJ, avait bloqué tous ces anciens dossiers qui visaient des dignitaires.
Le président de la République, Félix Tshisekedi, avait lancé le 2 mars 2019 le Programme d'urgence de 100 premiers jours de son mandat. Dans ces programme, plusieurs projets d'infrastructures étaient retenus notamment la construction des sauts-de-mouton, des écoles et même des logements sociaux. Suite au retard des travaux dans la réalisation de ces travaux, le Chef de l'État avait demandé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur l'affection des financements débloqués par le Trésor public. Plusieurs chefs d'entreprises ont été entendus dans ce dossiers dont certains sont toujours en détention.
Amédée Mwarabu