RDC : le Premier ministre n'exclut pas de recourir au collectif budgétaire pour réajuster les prévisions des recettes

Premier ministre
PAR Deskeco - 13 mar 2020 15:05, Dans Actualités

Le gouvernement pense sérieusement à réajuster le budget 2020 en tenant compte de la conjoncture économique actuelle. Le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, l'a insinué dans sa lettre du 12 mars en réponse à la question écrite du député national Claudel Lubaya qui demandait un chronogramme détaillé du programme du gouvernement.

Certes le ministre des Finances a publié en février un Plan de Trésorerie réduisant de 31% les recettes fiscales et non fiscales du budget 2020. De même, le ministre du Budget a publié un Plan d'engagement budgétaire qui réduit sensiblement les dépenses de l'État à 901 millions USD, soit moins de 10% du budget 2020, pour le premier trimestre.

Cependant, le Plan de Trésorerie et le Plan d'engagement budgétaire ne peuvent changer le Budget 2020 tel que voté au parlement. Dès lors, il faut nécessairement un Collectif budgétaire voté au parlement qui peut changer la loi des Finances. Et, c'est ce que le gouvernement est en train d'envisager, à en croire la lettre du Premier ministre.

"Il ne s'agit point de faire montre d'un volontarisme de façade mais plutôt d'agir ensemble pour que notre pays abandonne des mauvaises pratiques du passé et se mettre véritablement sur le chemin de la transparence et des actions axées sur les résultats. C'est pour cette raison qu'il a été envisagé, déjà lors de ma réplique aux préoccupations des honorables députés à l'occasion du débat sur le budget, la possibilité de l'élaboration d'un collectif budgétaire à réajuster nos ambitions et nos prévisions", notre Sylvestre Ilunga dans sa correspondance.

Parmi les situations qui influent à la baisse des recettes, le premier ministre cite l'évolution morose de la conjoncture économique au plan international au dernier trimestre 2019, la chute des cours des matières premières, la cessation de l'exploitation de Mutanda Mining, un des grands contributeurs aux recettes publiques.

"Elle (Ndlr: la situation économique morose) nous contraint ainsi à redéfinir à la baisse nos allocations dans le financement des dépenses, et sans nul doute, à accorder priorité aux dépenses impératives, notamment celles des rémunérations et de fonctionnement, tout en réduisant de manière drastique le train de vie du gouvernement et reportant la réalisation des dépenses d'investissement sur fonds propres...Dans le même ordre d'idées, nous nous permettons par conjecture justifiée, de considérer comme autre contrainte d'origine extérieure, l'impact de l'épidémie de covid-19 principalement sur la Chine, notre principal partenaire commercial. Conséquemment, il y a lieu de s'attendre à une perturbation dans l'exécution de la loi des Finances", avoue le Chef du gouvernement.

Tout aussi, Sylvestre Ilunga estime que le coulage des recettes place l'État "dans une difficulté réelle de pouvoir mobiliser de manière optimale les ressources publiques". 

Par ailleurs, le gouvernement attend bénéficier de l'appui de toutes les institutions de la République dans la mise en œuvre des réformes nécessaires pour la mobilisation des recettes. 

"C'est dans cette optique que le gouvernement, soucieux de permettre à l'État, d'un côté, de capter tous ses droits fiscaux et non fiscaux et, de l'autre, de lutter efficacement contre le phénomène récurrent des détournements de dénier publics, de corruption et d'autres formes d'enrichissement illicite au détriment de la communauté nationale, a pris un train de mesures d'urgence pour les bonnes fins desquelles, il entend bénéficier de l'appui de tous, l'autorité budgétaire en tête", note la correspondance du Premier ministre.

Amédée Mwarabu

 

 

 

 

 

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