RDC : le FMI somme le gouvernement de rembourser les avances monétaires de la Banque centrale

Institut d'émission
PAR Deskeco - 26 fév 2020 09:49, Dans Finances

Une mission du Fonds monétaire internationale (FMI), conduite par son responsable Afrique, Mauricio Villafuerte, a été à Kinshasa du 19 au 25 février pour « discuter de l'évolution du programme de référence approuvé en décembre 2019, mettre à jour le cadre macroéconomique et discuter des conclusions de la récente évaluation des sauvegardes de la banque centrale ».

Au terme de cette visite de travail, la mission du FMI a tiré trois conclusions dont la nécessité pour le gouvernement de mettre « immédiatement » un terme aux avances de la Banque centrale du Congo et surtout de « rembourser » celles déjà consommées.

« …,l'exécution du budget jusqu'à la mi-février suscite des inquiétudes en raison des pressions sur les dépenses et de la faible performance des recettes, qui ont entraîné des avances de la banque centrale au gouvernement et une érosion des réserves internationales de la BCC. La mission a souligné la nécessité de mettre immédiatement un terme aux avances de la banque centrale et de rembourser celles accordées », note le communiqué du FMI.

Au 31 janvier 2020, le Trésor public a enregistré un déficit de 99,9 milliardsFC (59,323 millions USD). Ce déficit a été financé par les avances de la Banque centrale du Congo. Ce que le gouvernent, selon la note du FMI, doit rembourser.

Dans ses prévisions du premier trimestre 2020, le ministère des Finances table sur un excédent de 33 milliards FC conformément à son Plan de Trésorerie.

Selon le professeur Vincent Ngonga, directeur de cabinet du ministre des Finances lors de sa conférence de presse la semaine dernière centrée sur le Plan de Trésorerie, le gouvernement ne va pas recourir aux avances monétaires de la Banque centrale au cours de ce mois de février 2020.

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Dans le même communiqué, la mission du FMI note sa satisfaction du fait que « les données préliminaires suggèrent que tous les objectifs quantitatifs et repère structurel à fin décembre 2019 dans le cadre du programme de référence ont été atteints ».

Et donc pour le FMI « Jusqu'à présent, la situation macroéconomique est restée relativement stable ».

De même, l’équipe du Fonds monétaire international « se félicite des mesures prises par les autorités pour contrôler les dépenses à l'avenir et les exhorte à intensifier la mobilisation des recettes ».

Le Programme de référence entre le gouvernement Congolais et le FMI court jusqu’à mai 2020. C’est à l’issue de ce programme test qu’il sera envisageable la conclusion d’un accord formel avec le FMI.

La Banque centrale du Congo, par sa politique monétaire, veille à la stabilité monétaire et financière. Ce qui consiste à fournir les liquidités nécessaires à la croissance de l’économie tout en garantissant la stabilité de la monnaie. En RDC, ces dernières années, la BCC finance le déficit budgétaire du gouvernement. En cas de faiblesse dans la mobilisation des recettes, la Banque centrale donne des liquidités au gouvernement pour qu’il parvienne à régler ses dépenses.

Cependant, l’Institut d’émission veille à ce que l’augmentation de la quantité de monnaie disponible dans l’économie ne soit ni trop faible (le risque est de limiter l’activité économique, si les moyens de paiement en circulation sont insuffisants), ni trop rapide par rapport à la croissance de la production (le risque est de provoquer une hausse des prix, inflation, si le pouvoir d’achat à la disposition des agents est supérieur à l’offre de biens et services disponibles).

Amédée Mwarabu

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