L’Association congolaise des banques (ACB) a tenu, le vendredi 31 janvier 2020 au Cercle Gourmand à Kinshasa, son traditionnel dîner d’échange de vœux avec les opérateurs économiques du secteur financier de la RDC en présence du représentant du ministre des Finances, le professeur Vincent Ngonga Zinga, directeur de cabinet, et du gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo Mwana Nyembo.
Dans son adresse de circonstance, le président de l’ACB, Yves Cuypers, a présenté ses vœux « les plus chaleureux » pour l’année 2020 à l’ensemble des acteurs du secteur bancaire de la RDC.
« C’est donc de tout cœur que je commencerai par vous présenter, au nom de l’Association congolaise des banques d’abord, de tous mes confrères en suite et à mon nom propre, mes veux les plus chaleureux pour l’année 2020. Qu’elle soit marquée du seaux de succès, de la générosité, du développement et du renforcement du secteur bancaire dont le pays a tant besoin », a déclaré le président de l’ACB qui est également Directeur général de la BCDC (Banque congolaise du Congo).
Saisissant cette occasion, Yves Cuypers a fait le bilan du secteur bancaire de l’exercice 2019. De son avis, certes 2019 a été caractérisé par la poursuite de la mise en œuvre des réformes initiées par la Banque centrale du Congo mais des incertitudes demeurent.
« En 2019, notre secteur a évolué dans un cadre règlementaire qui était caractérisé par la poursuite des réformes engagées par notre autorité de régulation et de contrôle. Tout cela dans le souci de renforcer la surveillance des risques sur le secteur bancaire même si, au moment où je vous parle, quelques incertitudes demeurent. Le relèvement du capital minimum de départ de 30 millions USD à 50 millions USD en 2020, la mise à jour et l’application des nouvelles instructions en matière de gouvernance et de contrôle interne, l’application des nouvelles instructions sur la protection des consommateurs, la poursuite et la modernisation de notre système national de paiement, et l’émission des bons de Trésor sur le marché des titres publics », a dit le président de l’ACB devant ses pairs.
Pour autant, il a souligné qu’en termes des performances, l’exercice 2019 aura été « le meilleurs crue » depuis plus de 25 ans. « La progression par rapport à 2018 serait explosive », a indiqué Yves Cuypers laissant au gouverneur de la banque centrale la primeur de communiquer sur les résultats réalisés par le secteur en 2019.
En effet, selon Déogratias Mutombo, le secteur bancaire a enregistré dans l’ensemble 94,5 millions USD de rentabilité en 2019, soit une progression de 29% par rapport à 2018 où le profit global de bénéfice des banques avait été de 76,6 millions USD. Tout aussi, les dépôts ont été de l’ordre 6,1 milliards USD et le total bilan des banques s’évalue 8,5 milliards USD en 2019.
« Globalement, de ce que je sais, le secteur bancaire devait être significativement rentable en 2019. Et c’est une excellente chose pour notre secteur, pour nos actionnaires, pour le pays et pour la Banque centrale aussi parce que les dépôts ayant cru de façon significative. Cela représente, bien entendue, une contribution au compte des résultats. Nous devons en être fiers dans un environnement qui souffre sur le plan économique et sur le plan budgétaire des résultats nous avons réalisés en 2019. On ne doit pas s’en cacher. On doit en être fier. Et je le répète avec force : Nous sommes un des moteurs de la croissance du pays et pas seulement de la croissance économique mais aussi de l’investissement, de la lutte contre la pauvreté et de la lutte contre le blanchiment des capitaux dont on sait combien il peut appauvrit le pays. Nous sommes dans ce paysage une des clefs de voûte de développement humain de la République démocratique du Congo et nous devons en être fiers », a dit le patron de l’ACB parlant des performances du secteur bancaire.
Avant de conclure son allocution, Yves Cuypers a encouragé les banques à renforcer leur crédibilité et leur notoriété afin de protéger le système financier Congolais.
« Je vous encourage à prendre des mesures ad hoc pour renforcer notre crédibilité et notre notoriété. Ce sont deux mots essentiels lorsque nous nous déplaçons à l’étranger. Il y va de la protection de notre système tout entier que ce soit le système financier, que ce soit l’économie même du pays. Je plaide aussi, je le fais depuis au moins trois ans, pour une grande transparence. Les banques doivent communiquer de manière crédible. Nous devons être transparents sur la construction de nos résultats. Nous devons être transparents sur notre stratégie. Nous devons être transparents sur notre situation financière. Je demande donc à quand une harmonisation de nos comptes ? A quand une uniformisation des publications. Ces sujets étant ouverts, nous attendons aussi une réponse, sur ce plan particulier, de notre autorité de régulation », a-t-il dit à ses pairs.
L’ACB est l’unique syndicat des banques commerciales en République démocratique du Congo.
Amédée Mwarabu