Le FCC a du mal à capitaliser son alliance avec CACH durant cette première année d'exercice de pouvoir après l'alternance du 24 janvier 2019. Le partenaire de CACH qui a raflé beaucoup de sièges, tant dans les exécutifs que dans les assemblées électives, a du mal à capitaliser le pouvoir qu’il détient au sein de ces institutions au point que ce qui apparait le plus ce sont des querelles politiques même en son sein, selon le professeur Jo Sekimonyo faisant le bilan de l’An 1 de l’alternance démocratique.
« Au FCC, on peut aussi leur donner un point positif sur le plan politique. Cette plateforme a su gérer pour que l’Etat n’explose pas. Le FCC n’a pas été gourmand parce qu’en fin de compte ils ont partagé avec CACH le gouvernement alors qu’il pouvait seul composer l’Exécutif. Le FCC a la majorité absolue dans les deux chambres du parlement et dans la plus part des assemblées provinciales. Pour besoin de la paix, ils ont partagé le gouvernement au niveau national avec CACH et dans les provinces. Ça traduit tout naturellement une sagesse politique », explique cet analyste Congolais.
Toutefois, notre interlocuteur dit ne pas comprendre ce que le FCC entend faire de tous les pouvoirs accumulés dans les institutions.
« Mais quand on va sur le plan économique et social, on ne sait pas ce que le FCC veut faire de tout ce pouvoir accumulé. Le FCC a du mal à capitaliser son alliance avec CACH. Est-ce juste une alliance politique ou aussi économique et sociale ? Sur le plan social et économique, on ne sait pas situer le FCC. On sait que dans le temps, Joseph Kabila avait lancé les 5 chantiers de la République. J’avais critiqué ça en disant qu’il veut amener le Congo au 21ème siècle sans amener les Congolais. Mais aujourd’hui, on ne sait pas voir ce que le FCC veut faire sur le plan économique et social au niveau national alors qu’il détient beaucoup de pouvoirs dans les institutions. Même en province, on voit que le FCC est plus tiraillé par des guéguerres politiques au lieu de travailler pour le développement de ces entités. Ce qui s’est passé dans le Kongo Central a nui aux investissements. Et ici je parle même des investissements nationaux. Qui est cet opérateur économique qui peut prendre langue avec les ministres provinciaux d’un gouvernement où on se tiraille en interne et même avec l’assemblée provinciale ? Donc, la situation au Kongo Central a nui sérieusement au climat des affaires dans cette province. Tous les gouverneurs de province FCC qui sont sur le point de sauter aujourd’hui, on les enlève non pas parce que leur projet de société ne tient pas la route mais c’est pour des raisons politiques. Le FCC devrait y repenser. Le FCC doit démontrer qu’il a conquis le pourvoir partout parce qu’il a un projet de société à implémenter pour le développement du pays et le bien-être des Congolais », pense Jo Sekimonyo.
Amédée Mwarabu