Le groupe d’experts de l’ONU rapporte une fois de plus l’implication de certains membres des FARDC dans l’exploitation illégale des ressources minières dans l’Est de la RDC

ACTUALITE.CD
PAR Deskeco - 06 jan 2020 09:33, Dans Mines

Dans son rapport publié le 20 décembre 2019 et adressé à la Présidente du Conseil de sécurité de l’ONU, le Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo est une fois de plus revenu sur l’exploitation illicite des ressources naturelles du pays.

De ces enquêtes menées jusqu’au 13 novembre 2019 inclus, il est ressorti des conclusions préliminaires du Groupe d’experts que des groupes armés, parmi lesquels le NDC-R, les Maï-Maï Yakutumba et des factions Nyatura, ainsi que des réseaux criminels et « certains membres des forces de sécurité congolaises étaient impliqués dans l’exploitation et le commerce illicites de minerais, parfois facilités par des réseaux financiers ».

Le Groupe d’experts a également constaté que le groupe armé Nduma défense du Congo – Rénové (NDC-R) était toujours actif au Nord-Kivu et continuait de recruter et de croître. Dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, le NDC-R a affronté le Collectif des mouvements pour le changement (CMC), composé de factions Nyatura, ainsi que l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) et les FDLRFOCA. 

Le chef du NDC-R Guidon Shimiray, comme l'explique le projet Kivu Security, a étendu sa zone d’influence au sud du Lubero, où son groupe est impliqué dans l’activité lucrative du commerce de l’or dans des zones auparavant contrôlées par les FDLR et l’Union des patriotes congolais pour la paix (UPCP) de Lafontaine. Le NDC-R est connu pour ses méthodes de taxation reposant sur l’extorsion et son vaste recrutement d’enfants, et le groupe a à maintes reprises été accusé de bénéficier du soutien des FARDC lors de ses campagnes militaires, ajoute Kivu Security.

Ces experts de l'ONU ont aussi mené des enquêtes préliminaires sur l’exploitation illégale et la contrebande d’étain, de tantale, de tungstène, d’or et de bois par des groupes armés, des réseaux criminels, des agents de l’État et des personnes et entités locales ou étrangères. 

"Ces activités, parfois facilitées par les chaînes logistiques et les réseaux financiers internationaux, ont contribué à alimenter l’instabilité et les conflits en République démocratique du Congo et dans la région », expliquent ces experts qui ajoutent que le NDC-R a imposé des taxes aux creuseurs artisanaux des zones qu’il contrôlait et utilisé les revenus tirés de la vente d’or pour payer ses combattants, financer des attaques et acheter des armes et des munitions, « y compris auprès de certains membres des FARDC ».

Les membres du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo, dont le mandat a été prorogé jusqu’au 1er août 2020 en application de la résolution 2478 (2019) du 26 juin 2019, ont été nommés par le Secrétaire général le 29 juillet 2019.

Magalie Kabale

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