Le président de la République, Félix Tshisekedi, totalise aujourdhui exactement 75 jours depuis son investiture à la magistrature suprême. Il ne lui reste que 25 jours pour franchir le cap de 100 premiers jours qui exige des résultats. Les congolais nattendent de lui que le changement afin quil y ait désormais un État des droits en RDC.
LEtat des droits suppose une égalité des chances pour tout le monde et surtout une redistribution équitable des revenus publics. Cest le cas justement de ce décret litigieux du Premier ministre Bruno Tshibala accordant des avantages sociaux mirobolants aux anciens membres de son gouvernement et au personnel politique de la présidence et de la primature.
DESKECO.COM avait évalué à 28,8 millions USD par an, soit 2,4 millions USD par mois, le poids financier de ce décret pour un gouvernement de 59 membres.
Signé le 24 novembre 2018 et publié au journal officiel, ce décret crée de lémoi en RDC. Il détermine les avantages et les devoirs reconnus aux anciens membres du Gouvernement.
Dans son volet financier, le décret fixe lindemnité mensuelle accordée aux anciens premiers Ministres à 30 % des émoluments du Premier Ministre en fonction, une indemnité de logement à 5 000 USD, des titres de voyage, une garde sécuritaire composée de 2 à 3 policiers, la prise en charges des soins médicaux à létranger, un passeport diplomatique, etc.
Aux anciens membres du Gouvernement, il est reconnu une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments de ceux en fonction ; une indemnité mensuelle de logement de 1000 USD, un titre de voyage par an, en business class, etc.
Certes durant son récent séjour aux Etats-Unis, Félix Tshisekedi a déclaré quil nentend pas opérer « des changements brutaux » pour ne pas provoquer le « désordre ». Cependant, le besoin de la justice distributive est si pressant que le président de la République devrait envoyer certains signaux forts, sans attendre, pour donner le gage de changement.
La répartition inégale des ressources publiques ne fera quaccroître la pauvreté dans le pays voire susciter des tensions sociales. Il est important que les acteurs politiques travaillent pour lintérêt du peuple. Pour le cas de la RDC, le pari est encore loin dêtre gagné.
La grogne dans la quasi-totalité des secteurs socioéconomiques est la preuve que les Congolais ne supportent plus linjustice sociale. Cest pourquoi, les Congolais ne cessent de rappeler à chaque occasion au nouveau chef de lEtat son propre slogan « le peuple dabord ».
Amédée MK