Il faudra se plier à la dure réalité : les négociations sur la formation du gouvernement sont bloquées entre le camp présidentiel, le Cap pour le Changement (CACH) et la majorité parlementaire incarnée par le Front commun pour le Congo (FCC).
Les preuves de ce blocage sont légion. L'on se rappellera que les deux camps politiques ont mis presque quatre mois pour se mettre d'accord sur le nom du Premier ministre. Ainsi, Ilunga Ilunkamba a été nommé le 20 mai après d'âpres tractations entre les deux partenaires de la coalition.
Et depuis la nomination du Premier ministre, deux mois viennent de s'écouler sans qu'on puisse doter llunga Ilunkamba d'une équipe des ministres. Pire, il n'y a aucune lueure d'espoir que le gouvernement soit constitué avant la fin de ce mois de juillet.
Bien au contraire, la brouille au sein du FCC avec la radiation du sénateur Bahati Lukwebo et l'autonomie prise par son regroupement politique, AFDC-A, vient compliquer les choses. L'appel lancé par l'autorité morale de l'AFDC-A au président de la République pour identifier une nouvelle majorité parlementaire n'est pas fortuit.
En ordre utile, il faudra attendre d'abord l'issue de l'élection du bureau définitif du Sénat et principalement du président du Sénat. Alors que Bahati défie le candidat désigné du FCC, l'on attend voir ce que sera l'issue de cette bataille pour le contrôle de la Chambre haute du Parlement.
Une victoire de Bahati Lukwebo sonnera le glas du FCC. La conséquence serait une démarche du président de la République pour identifier la nouvelle majorité parlementaire afin de former le gouvernement. Ce qui implique la fin de la coalition FCC-CACH qui n'a pas produit des résultats escomptés simplement parce que tout oppose les deux camps.
Même si le candidat Bahati perdait cette élection, on verra combien de sénateurs l'auront voté. Il faudra ensuite observer le comportement des sénateurs de CACH et de LAMUKA. Étant écarté du bureau du SÉNAT par le FCC qui s'est octroyé tous les sièges laissant seulement celui du rapporteur adjoint à l'opposition, le CACH ne va pas sûrement voté pour Thambwe Mwamba, le choix de Joseph Kabila. Il faudra voir aussi si LAMUKA va être reconnaissant au FCC pour voter son candidat ou pas.
Selon toute vraisemblance, il y a fort risque d'un rabattement des cartes à l'issue des élections des membres du bureau définitif du Sénat. Ce qui éloigne davantage l'espoir d'un gouvernement dans les jours prochains.
Sans gouvernement, il n'y aura pas convocation d'une session extraordinaire devant investir l'Exécutif et valider son programme économique.
Entre-temps, le Trésor public continue de payer deux premiers Ministres.
Amédée MK