Cest un coup fatal que le gouvernement veut porter contre le développement du numérique en République démocratique du Congo.
Un Projet de décret du Premier ministre Bruno Tshibala, dont DESKECO.COM s'est procuré une copie, prévoit la création de deux nouvelles taxes dans les télécommunications, l'une portant sur la gestion des réseaux des services des données et l'autre sur les flux téléphoniques (trafic voix, trafic SMS, trafic data).
Ce projet de décret prévoit une taxe des appels locaux fixée à 0,0115 USD (1,15 cents) la minute des appels sortants intra réseaux, inter-réseaux et internationaux générés par chaque réseau; de SMS à 0,01 USD (1 cent) par SMS sortants intra réseau, inter-réseaux et internationaux générés ; de l'internet à 5% sur les revenus bruts générés par le service des données.
Selon les experts, ces nouvelles taxes vont automatiquement impacter les prix des appels, de SMS et de l'internet de l'ordre de 60% au minimum. Autrement dit, si le décret est exécuté dans l'état, une carte de crédit de 10 USD va passer à 16 USD avec la nouvelle taxe.Chez les opérateurs de téléphonie cellulaire, ces nouvelles taxes vont augmenter la pression fiscale sur le secteur des télécommunications par un accroissement des charges à hauteur de 27% au minimum.
Le ministère des Postes et nouvelles technologies de l'information et de la communications (PNTIC) a déjà recruté un prestataire sans appel D'OFFRE publique, en l'occurrence AGI (AFRICAN GENERAL INVESTMENT LIMETED), pour la gestion du nouveau système de contrôle des flux téléphoniques des réseaux des opérateurs des télécommunications en RDC.
La mise en place de ce nouveau système de contrôle des flux téléphoniques va générer mensuellement 27 millions USD dont, selon la clé de répartition définie dans le projet de décret du Premier ministre, 85% (22,9 millions USD) seront payés au seul prestataire AGI, une société non référencée à l'international dans le secteur de contrôle des flux téléphoniques, 10% (2,7 millions USD) à l'ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécommunications) 5% (1,35 million USD) à la "Commission mixte" non autrement identifiée.
Les conséquences de la mise en place de ces nouvelles taxes sont désastreuses sur le pouvoir d'achat des Congolais; sur les opérateurs économiques qui verront la baisse de l'utilisation de leurs services à cause de la hausse des prix des appels, SMS et internet ; et pour le gouvernement lui-même qui verra ses recettes issues du secteur des télécommunications baissées.
Le gouvernement prévoit l'entrée en vigueur de ce décret au début de décembre 2018.
Amédée MK