C'est tard dans la nuit du lundi 29 juillet qu'une déclaration commune intitulée "Déclaration solennelle annonçant la constitution d'une coalition politique entre le Cap pour le Changement (CACH) et le Front commun pour le Congo (FCC)" a été rendue publique.
Signée par Jean Marc Kabund, coordonnateur pour le compte du CACH, et Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC, cette déclaration annonce la formation d'un gouvernement de coalition comprenant, hormis le Premier ministre, 65 membres dont 48 ministres et 17 vice-ministres, à raison de 23 postes au total pour le CACH et de 42 postes au total pour le FCC ".
C'est donc un gouvernement budgétivore de 66 membres, y compris le Premier ministre, qui sera mis en place en République démocratique du Congo. Autant dire que, sur ce plan, il n'y a aucun changement insufflé par l'avènement au pouvoir du nouveau président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
En République démocratique du Congo, la composition de gouvernement éléphantesque comme celui-ci a toujours été dicté par les intérêts partisans des acteurs politiques obstinés à se partager le "gâteau", en l'occurrence les deniers publics, au détriment de la population.
A l'analyse de l'exécution du budget national, il s'observe que les institutions politiques se taillent toujours la part du lion en défaveur des dépenses pro-pauvres. Pire, les institutions politiques se permettent de dépassement budgétaire alors que les dépenses des rubriques pro-pauvres sont souvent à moitié exécutées.
À fin juin 2019, les dépenses de lutte contre la pauvreté ont été exécutées à hauteur de 1 063 056 163 356 Francs congolais contre les prévisions linéaires de 1 786 462 046 954 FC, soit un taux d'exécution de 59,5%, renseignent les états de suivi budgétaires du ministère du Budget.
Pendant la même période, la présidence de la République et la Primature, pour ne prendre que les deux institutions politiques, ont connu des dépassements budgétaires. La présidence de la République a déjà consommé la totalité de son budget annuel 2019 qui était de 77,10 millions USD et est en dépassement budgétaire de 11%. Quant à la Primature, alors que la Loi des Finances 2019 lui a alloué un budget annuel de 26 millions USD, à fin juin, soit pendant les six premiers mois de l'année, cette institution a consommé 18 millions USD, soit 68,81%, renseigne le rapport mensuel du ministère du Budget, sur lexécution du budget 2019.
Amédée Mwarabu