RDC : Un seul des 10 dossiers économiques sales de la République a été réglé jusque là 

PAR Deskeco - 21 oct 2019 10:07, Dans Actualités

La rédaction de DESKECO.COM avait publié le 7 février 2019, soit deux semaines après l'investiture de Félix Tshisekedi comme président de la République, un article recensant les 10 dossiers économiques sales de la République auxquels le nouveau leadership national devrait s'attaquer non seulement pour assoir le changement tant souhaité par les Congolais mais aussi pour préserver l'intérêt supérieur de l'Etat.

Du projet Bukanga Lonzo au dossier de passeport biométrique vendu très cher aux Congolais en passant par les marchés publics de la sous-traitance ou encore la fibre optique, sont autant des projets où la corruption a régné en maître et où les droits de l'Etat congolais ont été foulés aux pieds au profit de ceux des individus.

Il s'observe qu'à ce jour, soit près de 9 mois après l'arrivée de Félix Tshisekedi et plus d'un mois depuis que le gouvernement Ilunkamba est en fonction, un seul dossier sale a été réglé. En effet, Félix Tshisekedi a d'abord rapporté la mise en œuvre du contrat conclu le 15 janvier 2018, sous le régime de Joseph Kabila avec comme Premier ministre Bruno Tshibala, entre le ministre des PT-NTIC d'alors, Emery Okundji, et la société African General Investiment (AGI) portant sur le contrôle des flux téléphoniques en RDC. Puis, le président de la République a contraint le même Bruno Tshibala a annulé ledit contrat par un décret. Ainsi, par son décret n°19/07 du 27 avril 2019, l'ancien Premier ministre BrunoTshibala  a abrogé les arrêtés n°001 et 002 du 30 janvier 2018 du ministre Emery Okundji portant respectivement Mise en place d'un mécanisme de contrôle des flux téléphoniques des réseaux des opérateurs des télécommunications en RDC et Désignation d'un opérateur chargé de l'installation et d'exploitation du système de contrôle de ces flux.

Pour rappel, la clé de répartition de ce contrat accordait 85% des revenus à AGI, 10 % à ARPTC (Autorité de régulation des postes et télécommunications) et 5% à une poignée d’experts recrutés à la présidence de la République, à la primature et à l’ARPTC. Avec les nouvelles taxes créées par le Premier ministre Bruno Tshibala, ce contrat devrait générer plus de 27 millions USD par mois dont 85% iraient à AGI, une société écran non référencée à l'international, selon plusieurs sources.

Voici les 9 autres dossiers économiques sales que le gouvernement Ilunkamba devrait désormais se pencher pour remettrell'Etat dans ses droits et pour la transparence dans la gestion de la République :

1.Le décret de Bruno Tshibala du 24 novembre 2018 accordant des avantages mirobolants aux anciens premiers ministres, ministres, vices ministres et aux membres des cabinets du président de la République et du Premier ministre qui ont rang de ministre. Ce décret est un scandale et une insulte pour les fonctionnaires de l’Etat, les policiers et les militaires qui sont la catégorie la sous payée du pays. L’Etat congolais ne peut pas dépenser 28,8 millions USD pour des avantages sociaux à une poignée d’anciens dirigeants ;

2.Le projet agro-industriel Bukanga Lonzo. L’Etat congolais a investi plus de 92 millions USD d’un trait dans ce projet agro-alimentaire dans la province du Kwango. Confié à la gestion des partenaires sud-africains en l’occurrence Africom Commodities Ltd, ce projet n’a pas fait long feu. L’opacité caractérise sa gestion. A ce jour, nul ne sait ce que sont devenus les millions que l’Etat congolais a investis dans Bukanga Lonzo. Malgré tous ces fonds investis l’Etat congolais se trouve aujourd’hui en procès avec les partenaires sud-africains.

3. La Fibre optique. Ce projet était capital pour l’émergence de la République démocratique du Congo en ce siècle de l’information et de la communication. La RDC ne peut pas se passer de la fibre optique aujourd’hui. Des fonds détournés. Des contrats d’achat de matériel surfacturé. Bref, ce projet a été saboté par les dirigeants au point que la RDC se trouve aujourd’hui avec un câble sous dimensionné de la fibre optique. Sur les 100 giga disponibles à Moanda, le câble acheté par les dirigeants congolais ne peut transporter que 10% de la capacité fournie par le câble transcontinental. La conséquence est le coût cher de la connexion internet en RDC et surtout la lenteur du service.

4.  Le « Go pass » dans les aéroports. Au départ un projet salutaire pour moderniser les infrastructures aéroportuaires de la République démocratique du Congo. Cependant, ce projet beigne dans l’opacité totale. Les revenus de la taxe « Go pass » ne servent pas à la modernisation des infrastructures aéroportuaires. Une bonne partie de ces revenus est détournée impunément.

5. Le passeport à 185 USD. Le contrat entre la RDC et la société Semlex mérite un débat public. Rien n’explique que les Congolais, au pouvoir d’achat faible, achètent aussi cher un passeport. Il y a des individus qui tirent profit de la cherté du passeport congolais en engrangeant des millions de dollars américains sur le dos des pauvres populations.

6. Le FONER. Le Fonds d’entretien routier est un scandale de gestion sans résultat palpable sur le terrain. Un audit crédible permettrait de mettre à nu les détournements de ces fonds.

7. L’opacité dans la volumétrie du trafic dans la téléphonie cellulaire. Le ministre sortant de PT-NTIC vient de faire des révélations sur l’opacité dans la téléphonie cellulaire. L’Etat congolais a accompagné cette opacité depuis plusieurs années, dans un secteur où il devrait maximiser ses recettes.

8. Des contrats publics en marge de la loi sur la passation des marchés publics. Tous les contrats passés, sans appel d’offre, par l’Etat congolais et des sociétés privées devraient être audités. Depuis des lustres, l’Etat congolais a fermé les yeux sur ces violations de la loi qui ont enrichi des individus.

9.Le bradage du patrimoine immobilier de l’Etat et le marché de la sous-traitance dans le secteur public. En RDC, il y a une pratique des rétro commissions en faveur des dirigeants sur la quasi-totalité de tous les marchés de la sous-traitance dans le secteur public.

DESKECO

 

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