Resource Matters estime que les filiales congolaises de Glencore devaient payer plus de 200.000 dollars en moyenne, par jour, en 2018, au titre de royalties à Dan Gertler, un homme daffaires sanctionné pour corruption aux Etats Unis. La multinationale suisse n'a pas déclaré combien elle a réellement payé et ce, malgré de récentes amendes imposées à sa filiale pour ne pas avoir suffisamment informé les actionnaires sur les liens financiers avec Gertler.
Ceci ressort dun rapport qui documente comment les grandes entreprises qui sapprovisionnent en cobalt au Congo ne font pas assez pour atténuer les risques de corruption potentiels liés à Gertler et Glencore dans leurs chaînes d'approvisionnement. Cela va à lencontre de leur soutien formel au guide de lOCDE en matière de diligence raisonnable pour lapprovisionnement responsable en minerais.
Les entreprises qui sapprovisionnent dans des zones à haut risque devraient prendre des mesures pour s'assurer que leurs fournisseurs ne se livrent pas à des activités potentiellement corrompues. En 2018, Glencore a livré environ un tiers de la production mondiale en cobalt, un minéral essentiel pour les batteries rechargeables des voitures et des appareils électroniques.
Partenaire de longue date de Glencore en RDC, Gertler a fait lobjet de nombreuses critiques en raison de sa proximité avec l'ancien président Joseph Kabila et des allégations de corruption dans la vente d'actifs miniers.
Glencore a continué de payer Gertler malgré les sanctions américaines contre ce dernier en décembre 2017, et malgré une enquête en cours aux Etats-Unis au sujet déventuelles violations de lois anti-corruption. En décembre 2018, une filiale de Glencore a conclu un règlement à lamiable avec les autorités canadiennes après avoir reconnu qu'elle n'avait pas adéquatement divulgué les liens contractuels et financiers avec des entités affiliées à Gertler.
Resource Matters est une association sans but lucratif (ASBL), basée à Bruxelles, qui vise à mieux comprendre et surmonter la pauvreté économique dans les pays riches en ressources naturelles. Elle dispose dune expertise particulière dans le domaine des investissements miniers et hydroélectriques en République Démocratique du Congo.
AMK