RDC: Le trafic teinté des tracasseries entre Kinshasa et Brazzaville

PAR Deskeco - 02 avr 2018 13:02, Dans Actualités

Après deux semaines de la signature de l’accord sur la Zone de libre-échange en Afrique (ZLEC) par une quarantaine de pays lors du 18ème sommet extraordinaire du Conseil Exécutif de l’Union Africaine à Kigali, ACTUALITE.CD s’est focalisé sur le trafic entre Kinshasa et Brazzaville, deux capitales plus proches au monde. A ce poste frontalier, les échanges tournent au ralenti depuis 2014 suite aux expulsions massives des congolais de la RDC de Brazzaville.

Le Laissez-passer, document exigé pour les personnes qui ne détiennent pas de passeport, revient officiellement à 7000 FC. Sa durée de validité est de trois jours pour ceux qui traversent le fleuve Congo pour se rendre à Brazzaville. Autre document important à détenir, c’est le certificat international de vaccination équivalent à 10 dollars USD et dont la validité est de 10 ans. Les deux documents sont donc essentiels avant toutes les autres formalités. Il faut débourser 39 000 FC pour l’achat du billet de transport et le payement de certaines taxes.

D’autres petites sommes sont exigées soit par des agents de la Direction Générale des Migrations soit par des personnes non identifiées et cette situation ne favorise pas la procédure normale à suivre pour voyager. A l’entrée du Beach de la SCTP, certains individus se pointent pour “faciliter” aux voyageurs à remplir les formalités. Ce service n’est pas toujours gratuit.

La traversée entre les deux capitales s’effectuent à bord des speed boats et dure cinq minutes. Au port de Brazzaville, les différentes taxes reviennent officiellement  à 4500 FCFA pour les étrangers venant de Kinshasa, soit plus au moins 9 dollars USD. Un problème, les agents de la Direction des Migrations et d'Émigration ainsi que des services de sécurité du Congo Brazzaville profèrent de menaces de  refoulement ou d’arrestation dans l’objectif de rançonner les voyageurs.

C’est ainsi que les non-habitués déboursent au moins 60 dollars pour réaliser ce parcours. Les différents commerçants et les autres personnes qui traversent régulièrement payent moins car ayant tissé des relations avec les services portuaires. Seules les multiples taxes alourdissent le montant à débloquer pour voyager. Dans ces conditions pour faire un aller-retour entre Kinshasa et Brazzaville, il faut avoir plus au moins 110 dollars américains.

Entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda) par contre, la traversée est gratuite moyennant les pièces d’identité. Il en est de même pour des personnes qui traversent la frontière de Lufu au Kongo Central entre la RDC et l’Angola, un jeton gratuit est remis à ceux qui effectuent le trafic de par et d’autre de la frontière.

Ceux traversent la frontière Kinshasa-Brazzaville avec leur passeport sont obligés de débourser 90 dollars USD quand on a la prise en charge ou 140 dollars sans prise en charge. Kinshasa et Brazzaville, les capitales les plus rapprochées du monde restent toutefois un pool économique important dont les échanges restent complexes. Les échanges commerciaux entre les deux villes connaissent d’énormes difficultés depuis avril 2014 après les expulsions massives des ressortissants RD-Congolais qui vivaient en République du Congo.

En juin 2014, un accord a été trouvé entre les deux parties pour la libre circulation des personnes et de leurs biens. Selon cet accord, toutes les personnes vivant le long de la frontière de plus de 1 300 Km qui sépare les deux pays effectueront la traversée pour un séjour court (trois jours maximum), avec un simple Laissez-passer ou une carte d’identité.

En dehors de cette zone frontalière, les personnes qui souhaitent traverser doivent se munir d’un passeport et d’un visa. Enfin, tous ceux qui veulent s’installer au Congo Brazzaville ou au Congo Kinshasa pour y vivre, auront besoin d'un passeport et d'un contrat de travail.


Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco   

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