RDC : Le financement de la “Gratuité de l’éducation de base” retarde le dépôt du projet de loi des finances 2020

PAR Deskeco - 09 oct 2019 13:24, Dans Actualités

La gratuité de l’éducation de base, l’un de chantiers importants du Président de la République, Félix Tshisekedi, prend une large partie du débat au sein du Gouvernement ce dernier temps. Son financement estimé à 2,9 milliards de dollars USD/l’année par le Ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique. Suite à la modicité des recettes publiques, les participants au forum national sur l’éducation de base avaient recommandé une application progressive.

Cependant, l’option a été écartée par le Chef de l’Etat, qui tient à une application totale dès cette année scolaire en cours. Mais, le problème du financement du gap à rechercher de 2,4 milliards USD demeure. La Banque Mondiale a annoncé un appui budgétaire de 1 milliard USD en faveur de la gratuité de base et du secteur de la santé publique. Le premier décaissement de cet appui budgétaire ne sera disponibilisé que dans les six prochains mois. Même si le gouvernement recevait 500 ou 600 millions USD, il sera difficile de tenir la promesse, affirme plusieurs experts en finances publiques.

Cette nouvelle embarrasse certains membres du Gouvernement qui estiment qu’il faut abandonner l’option de la gratuité totale pour une application progressive, compte tenue de la modicité des recettes publiques. Mais, certaines sources du Ministère des finances renseignent que le Président de la République n’en veut pas. Cela constitue actuellement un point de blocage pour finaliser le Projet de Budget 2020.

Ce que prévoit le plan triennal

Le plan triennal (2020-2022), élaboré par le Ministère de l’Enseignement Primaire, secondaire et technique prévoit l’augmentation du budget de l’EPST à 3,233 milliards USD soit 1,077 milliards USD l’année. En première année, c’est-à-dire en 2020, le gouvernement devrait prendre en charge les frais de bulletin, de Minerval et d’Identification, du Test National de Sélection, et d’Orientation Scolaire Professionnelle (TENASOSP) de 13 579 065 élèves et suivi de leurs cursus scolaires; des frais d’Examen National de fin d’études Primaires (ENAFEP) pour 1 500 000 élèves.

S’agissant du fonctionnement et de la mécanisation des enseignants, le scénario projetait la prise en charge des frais de fonctionnement de 30 773 écoles la mécanisation ; de 40.000 enseignants sur le stock de 132.613 enseignants non payés au cours de l’exercice budgétaire 2020, alors que les syndicats des enseignants affirment avoir déposé au mois d’avril 2019 à la présidence de la République un mémorandum reprenant un effectif de 240 000 enseignants, dont 104 387 nouvelles unités.

Selon la Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-2025, en RDC, quatre Ministères s’occupent de la question de l’éducation : Ministère de l’Enseignement Primaire Secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel, Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Ministère des Affaires Sociales, Action Humanitaire et Solidarité Nationale. Pour financer l’ensemble des dépenses, ce document stratégique l’avait estimé à 1 952,5 millions USD, dont 679,8 millions USD pour l’enseignement primaire.

En cas d’une gratuité totale, il faudra augmenter les dépenses de l’éducation nationale de 1,014 milliards USD en 2019 [17,62%] à 3, 446 milliards USD en 2020. Mais, la Stratégie sectorielle de l’éducation et de la formation 2016-2025 prévoit de le porter à 3,738 milliards USD en 2020. C’est le point de désaccord et qui retarde d’abord la validation de l’avant-projet de loi des finances 2020 en Conseil des Ministres et son dépôt au Parlement. sauf imprévu, le dossier devra être débattu le vendredi 11 octobre, lors du Conseil des Ministres.

VM Goffman

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