La Banque centrale du Congo (BCC), avec lappui dAFRITAC Centre (Centre régionale du FMI pour lassistance technique en Afrique centrale), a organisé ce mercredi 20 mars à lhôtel Rotana à Kinshasa un atelier de haut niveau avec les responsables des institutions financières sur la « nouvelle réglementation prudentielle qualitative ».
« Lenvironnement financier congolais, opérant dans un monde global, est appelé, au regard des tendances de lheure et standards internationaux, à sadapter. Cette réalité devrait amener les établissements de crédit à ajuster leur dispositif de gouvernance conformément aux normes et bonnes pratiques internationales transposées dans les textes réglementaires édictés par lAutorité de régulation et de contrôle afin de lui permettre dexercer effectivement et efficacement une supervision appropriée en fonction de son appréciation souveraine du profil de risques, garantissant de ce fait la stabilité du système financier congolais. Cest donc en fonction du cadre prudentiel ainsi révisé que devra seffectuer dorénavant la supervision de la gouvernance savoir selon lapproche basée sur les risques », a déclaré le gouverneur de la BCC, Déogratias Mutombo, dans son allocution de circonstance.
Les experts de la banque centrale ont, à cet effet, présenté les instructions n°17 relative aux règles prudentielles en matière de contrôle interne ; n°18 relative aux condition dagrément des dirigeants et commissaires aux comptes ainsi que de la modification de leurs situations statutaires ; n°19 portant dispositions relatives aux commissariats aux comptes des établissements de crédit et des institutions de microfinance ; n°21 portant dispositions relatives au gouvernement dentreprise dans les établissements de crédit ; et n°22 relative à la gestion des risques.
Toutes ces instructions visent, selon la BCC, à « consolider le secteur financier de manière à le protéger notamment contre les chocs internes et exogènes et assurer le développement au travers dun financement sain ».
Selon le gouverneur de la Banque centrale, Déogratias Mutombo, lobjectif de toutes les réformes menées par son institution est de « raffermir la gouvernance des institutions financières qui font face à plusieurs faiblesses dont lampleur et la nature sont variées, voir complexes à traiter, au regard des interférences extérieures et de lappartenance de certains étrangers et dassurer la transparence financière grâce à la communication financière ».
Les échanges entre les experts de la banque centrale, lexpert du FMI et les opérateurs du secteur financier ont principalement porté sur « le contrôle interne, la gestion des risques, la gouvernance et le commissariat aux comptes des établissements des crédits ».
Cest en prévision de la transmission de toutes ces instructions au parlement que la BCC a voulu requérir les appréciations des acteurs du secteur financier congolais.
« La Révision de la réglementation prudentielle qualitative des établissements de crédit est une urgence et une nécessité pour la Banque centrale du Congo. Certes, il intervient avant la révision de la Loi bancaire, principalement pour des raisons connues de tous. Cependant, la banque sest engagée à uvrer pour son adoption dans les meilleurs délais par le parlement .Nous sommes appelés ensemble avec lassistance technique dont nous bénéficions à aller de lavant, à garantir la solidité de notre système financier pour un développement économique harmonieux grâce à un financement rassurant de léconomie nationale », a dit le gouverneur de la banque centrale concluant son allocution.
La RDC compte 17 banques commerciales, une vingtaine dinstitutions de microfinance et près dune centaine de coopératives dépargne et de crédit.
Amédée Mwarabu