Lancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Jean Claude Masangu Mulongo, a affirmé au cours dune conférence de presse organisée ce mercredi 25 avril 2018 à luniversité Bel Campus de Kinshasa que la République Démocratique du Congo a besoin dune volonté politique réelle, dun leadership transformationnel et dune vision à long terme pour son développement. Pour Jean Claude Masangu le pays doit mettre en place un programme dans la durée comme lont fait certains pays dans le monde pour améliorer les conditions de vie de la population. Il a par exemple proposer de mettre à profit les ressources minières.
Prenant la période allant de 1997 et 2017, lancien gouverneur de la BCC estime que le pays a connu quelques avancées. Il cite à titre dexemple leffacement de la dette dans le cadre de linitiative PPTE, la relance de la croissance, la stabilité macroéconomique, la relance du système bancaire mais aussi la réduction des conflits armés. Pour Jean Claude Masangu, toute ces performances ne suffisent pas pour permettre au pays datteindre son développement.
« Le processus de développement nous permet de créer la richesse pour toute la communauté. Ceci se caractérise par laccès facile à lemploi, au logement, à léducation ou encore aux soins médicaux. Pour y arriver la RDC a besoin dun leadership qui met en place une volonté politique réelle. Cette politique doit être inscrite dans la durée cest-à-dire sur une ou deux générations comprises entre 25 à 50 ans. On peut décider de mettre de côté 20 % de la production minière ou des ressources naturelles pour les projets dinfrastructures. Cela doit être connu et respecté par tous. Il faut à cet effet une vision claire, planifiée avec des objectifs mesurables comme lont fait certains pays dAfrique ou dAsie à lexemple de la Malaisie, du Singapour de la Corée du Sud, du Maroc, de lAfrique du Sud ou encore de lIle-Maurice » a indiqué le gouverneur honoraire de la BCC.
Pour Jean Claude Masangu, la RDC doit changer de modèle économique qui est tourné actuellement essentiellement sur les ressources naturelles. Selon lui, le pays doit apprendre à produire au lieu de se focaliser sur limportation des produits et capital humain.
« Nous devons apprendre à produire localement et à faire sur place la transformation de nos produits. Jétais étonné, il y a quelques jours de voir que la nouvelle compagnie aérienne Congo Airways emploie des expatriés pour piloter nos avions. Alors que dans le temps, ce sont nos compatriotes qui pilotaient nos avions. Il faut consommer localement, il faut employer localement ».
Pour Jean Claude Masangu le pays a également enregistré, ces deux dernières années, des facteurs négatifs liés à la dépréciation monétaire, à la baisse du taux de croissance qui était non inclusive, au ré-endettement mais aussi au système bancaire fragile en citant le cas de la Biac qui a connu dénormes difficultés.
Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco et Djanny Ndianyama (stagiaire Ifasic)