Lexpert minier congolais Léonide Mupepele a déploré dernièrement la disparition dau moins 43 mineurs clandestins, morts ensevelis dans léboulement qui a eu lieu le jeudi 27 juin dernier dans la mine GLENCORE de Kolwezi, connue sous le nom de KOV. Il fustige à cet effet lintervention des militaires dans des sites miniers pour déloger les mineurs.
« Comme à laccoutumé, la réplique des autorités à cet incident qui a coûté la vie à des malheureux compatriotes, qualifiés à cette triste occasion de voleurs par le vice-premier ministre de lIntérieur a.i., M. Basile Olongo, a été d'envoyer des centaines des soldats pour sécuriser la mine en évacuant les « intrus » à coup de gaz lacrymogène. Une semaine auparavant, la même opération avait été menée pour déloger les 10.000 mineurs clandestins de la mine de Tenke-Fungurume, propriété de China Molybdenum », a-t-il regretté.
Pour sa part, Léonide Mupepele estime que le recours aux hommes en uniforme pour sécuriser les exploitations minières industrielles est évidemment une solution à portée des mains des autorités du pays, mais elle ne constitue quun pis-aller pour le court-terme. « Le problème qui se pose tant aux autorités minières du pays quaux miniers eux-mêmes et qui requiert une réponse durable, est celui dassurer un revenu régulier à ces milliers de riverains qui, pour la plupart, vivaient déjà de lartisanat minier avant que ne viennent sinstaller sur leur sol ces compagnies minières qui revendiquent aujourdhui ces terres », ajoute-t-il.
Et de marteler, « A terme, je suis d'avis que la solution passe par lamélioration de limpact de lexploitation minière sur ces zones minières en visant notamment la maximisation de la part du chiffre daffaire que ces sociétés minières sont susceptibles de consacrer localement en termes dachat des services et intrants, voire des équipements miniers ».
Lexpert minier Mupepele poursuit en démontrant que le défi consiste dès lors à réfléchir à comment attirer des investisseurs qui viendraient créer des ceintures industrielles autour de ces zones minières avec objectif doffrir aux miniers les consommables, les machines et articles divers, nécessaires au fonctionnement de leurs mines.
Non seulement cela réduirait le volume des devises qui échappent au pays pour lachat à létranger et limportation de ces biens et services, soutient-il, mais cela contribuerait à réduire le chômage qui amène les riverains à envahir les concessions minières industrielles. « Cela sappelle, je crois, la croissance partagée ou encore « développement durable », conclu lexpert minier Mupepele.
Lepetit Baende