Le développement de la RDC doit obligatoirement passer dabord par le développement des zones rurales. Le pays tout entier étant ruralisé, cest-à-dire, quil faut nécessairement commencer par investir à partir de la base, se développer à partir des chefferies avant tout, pour ne pas être voué à léchec. Ce développement rural ne peut-être possible quà travers la promotion de lagriculture familiale. Dautant plus que la RDC est un pays à vocation agricole, avec ses 80 millions dhectares de terres arables (dont seulement 10% sont utilisées).
Lagriculture familiale, qui englobe lensemble des activités agricoles reposant sur la famille, est en rapport avec plusieurs facettes du développement rural. Selon des experts, ce mode dorganisation de la production agricole, forestière, halieutique, pastorale et aquacole se caractérise par une gestion et une exploitation à caractère familial qui repose sur une main duvre essentiellement familiale.
Dans les pays développés comme ceux en développement, lagriculture familiale reste la principale forme dagriculture dans le secteur de la production alimentaire. Cest le mode dagriculture le plus répandu à travers le monde, et joue un rôle socioéconomique, environnemental et culturel important. La sécurité alimentaire en dépend, à léchelle locale, nationale, continentale et mondiale, affirme le Fonds international de développement agricole (FIDA).
Lagriculture familiale produit des vivres et procure des revenus pour de centaines de millions des populations rurales. Elle crée des emplois que les femmes, hommes et les jeunes peuvent occuper, tant au sein de leurs exploitations familiales que dans les entreprises des filières du secteur agroalimentaire.
Lagriculture familiale propose des modèles de capacité dadaptation et de résilience de nature à assurer une production alimentaire plus durable et favorise la sécurité alimentaire nationale dans la plupart de pays. Fort malheureusement, lEtat congolais na pas encore une vision véritable, nette et claire, de développement de lagriculture familiale pour le pays.
Pourtant, il y a des opportunités incommensurables pour développer lagriculture familiale en RDC. Entre autres, une population agricole abondante et laborieuse, la disponibilité des grandes étendues de terres cultivables et des saisons favorables à l`agriculture avec la possibilité de cultiver une grande gamme des cultures et de produire toute lannée, la Loi portant principes fondamentaux relatifs à lagriculture (Loi agricole), lexistence des plans dinvestissement agricole aux niveaux national et provincial, la présence des partenaires techniques et financiers sur terrain et des institutions de micro-finance, etc.
Des contraintes à lagriculture familiale
Au sortir de leur Table-ronde sur lagriculture familiale tenue à Kinshasa du 14 au 16 mars 2017, les leaders paysans, délégués des trois faîtières nationales des Organisations paysannes de la RDC (CONAPAC, COPACO et UNAGRICO), avaient dégagé diverses contraintes à la promotion de lagriculture familiale et des petits producteurs agricoles.
Entre autres : labsence dune politique foncière rassurante et qui protège les communautés locales contre la spoliation, lexpropriation et laccaparement de leurs terres ; labsence des mesures dapplication de la Loi agricole ; lextension progressive des villes vers les espaces réservés à lagriculture familiale urbaine et périurbaine.
Ils citent également labsence dune politique nationale appropriée à la promotion de lagriculture familiale ; la difficulté daccès aux ressources financières du Gouvernement et des institutions financières nationales ; la dégradation des infrastructures socio-économiques de base (routes de desserte agricole, les entrepôts de stockage, les marchés des produits agricoles, ) ; la multiplicité des taxes illégales, des barrières et des tracasseries administratives et policières ; comme la faiblesse des services agricoles de base.
La faiblesse des budgets alloués à lagriculture, tant au niveau national quau niveau provincial; la tendance actuelle du gouvernement à privilégier lagro-industrie sans aucune contrepartie pour les campagnes agricoles destinées aux petits producteurs agricoles constituent aussi des contraintes à la promotion de lagriculture familiale ; autant que la faible capacité technique et organisationnelle des organisations des producteurs agricoles pour sorganiser à faire face à tous ces défis et pour monter et conduire efficacement des actions de plaidoyer en faveur de la promotion de lagriculture familiale.
Lepetit Baende