L’agriculture familiale conditionne le développement de la RDC

PAR Deskeco - 15 jan 2019 20:39, Dans Développement durable

Le développement de la RDC doit obligatoirement passer d’abord par le développement des zones rurales. Le pays tout entier étant ruralisé, c’est-à-dire, qu’il faut nécessairement commencer par investir à partir de la base, se développer à partir des chefferies avant tout, pour ne pas être voué à l’échec. Ce développement rural ne peut-être possible qu’à travers la promotion de l’agriculture familiale. D’autant plus que la RDC est un pays à vocation agricole, avec ses 80 millions d’hectares de terres arables (dont seulement 10% sont utilisées).

L’agriculture familiale, qui englobe l’ensemble des activités agricoles reposant sur la famille, est en rapport avec plusieurs facettes du développement rural. Selon des experts, ce mode d’organisation de la production agricole, forestière, halieutique, pastorale et aquacole se caractérise par une gestion et une exploitation à caractère familial qui repose sur une main d’œuvre essentiellement familiale.

Dans les pays développés comme ceux en développement, l’agriculture familiale reste la principale forme d’agriculture dans le secteur de la production alimentaire. C’est le mode d’agriculture le plus répandu à travers le monde, et joue un rôle socioéconomique, environnemental et culturel important. La sécurité alimentaire en dépend, à l’échelle locale, nationale, continentale et mondiale, affirme le Fonds international de développement agricole (FIDA).

L’agriculture familiale produit des vivres et procure des revenus pour de centaines de millions des populations rurales. Elle crée des emplois que les femmes, hommes et les jeunes peuvent occuper, tant au sein de leurs exploitations familiales que dans les entreprises des filières du secteur agroalimentaire.

L’agriculture familiale propose des modèles de capacité d’adaptation et de résilience de nature à assurer une production alimentaire plus durable et favorise la sécurité alimentaire nationale dans la plupart de pays. Fort malheureusement, l’Etat congolais n’a pas encore une vision véritable, nette et claire, de développement de l’agriculture familiale pour le pays.

Pourtant, il y a des opportunités incommensurables pour développer l’agriculture familiale en RDC. Entre autres, une population agricole abondante et laborieuse, la disponibilité des grandes étendues de terres cultivables et des saisons favorables à l`agriculture avec la possibilité de cultiver une grande gamme des cultures et de produire toute l’année, la Loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture (Loi agricole), l’existence des plans d’investissement agricole aux niveaux national et provincial, la présence des partenaires techniques et financiers sur terrain et des institutions de micro-finance, etc.

Des contraintes à l’agriculture familiale

Au sortir de leur Table-ronde sur l’agriculture familiale tenue à Kinshasa du 14 au 16 mars 2017, les leaders paysans, délégués des trois faîtières nationales des Organisations paysannes de la RDC (CONAPAC, COPACO et UNAGRICO), avaient dégagé diverses contraintes à la promotion de l’agriculture familiale et des petits producteurs agricoles.

Entre autres : l’absence d’une politique foncière rassurante et qui protège les communautés locales contre la spoliation, l’expropriation et l’accaparement de leurs terres ; l’absence des mesures d’application de la Loi agricole ; l’extension progressive des villes vers les espaces réservés à l’agriculture familiale urbaine et périurbaine.

Ils citent également l’absence d’une politique nationale appropriée à la promotion de l’agriculture familiale ; la difficulté d’accès aux ressources financières du Gouvernement et des institutions financières nationales ; la dégradation des infrastructures socio-économiques de base (routes de desserte agricole, les entrepôts de stockage, les marchés des produits agricoles,…) ; la multiplicité des taxes illégales, des barrières et des tracasseries administratives et policières ; comme la faiblesse des services agricoles de base.

La faiblesse des budgets alloués à l’agriculture, tant au niveau national qu’au niveau provincial; la tendance actuelle du gouvernement à privilégier l’agro-industrie – sans aucune contrepartie pour les campagnes agricoles destinées aux petits producteurs agricoles – constituent aussi des contraintes à la promotion de l’agriculture familiale ; autant que la faible capacité technique et organisationnelle des organisations des producteurs agricoles pour s’organiser à faire face à tous ces défis et pour monter et conduire efficacement des actions de plaidoyer en faveur de la promotion de l’agriculture familiale.

Lepetit Baende

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