La République démocratique du Congo est loin de tirer réellement profit de l'exploitation du secteur minier. Et pour cause, le déficit criant dans la mise en uvre du Plan Stratégique de Développement du Secteur Minier (PSDM). En effet, le gouvernement congolais, à travers le Ministère des Mines avait validé, depuis mars 2016, le PSDM pour le quinquennat 2016-2021. Dans le souci dassurer sa bonne mise en uvre, un Plan daction a même été élaboré. Ce dernier constitue le cadre de référence de toutes les interventions des acteurs au développement dans le secteur sur la période susmentionnée.
"Ce Plan daction du PSDM 2016-2021 traduit la volonté du gouvernement, daller au-delà de lexpression des choix de politique et dorientations pour faire une programmation réaliste des besoins en fonction des capacités réelles de léconomie nationale et des ressources prévisibles à mobiliser dans le secteur", a révélé César VANGU MASUNDA, Chef de Division/DAF-MINES, lors de la Réunion pédagogique dorientation budgétaire 2020, organisée du 18 au 21 juin au Pullman Hôtel de Kinshasa, à lintention des experts de la société civile.
A travers ce Plan, le ministère des mines s'est fixé des objectifs stratégiques suivants:Renforcer les capacités institutionnelles ;Intensifier les recherches géologiques et minières ; Développer une industrie minière compétitive pour un développement durable et la création demplois ; Promouvoir limage de la RDC en tant que lieu propice aux investisseurs miniers ; Soutenir une industrie minière favorisant un environnement durable.
Cependant, tous ces objectifs ne sont jamais atteints simplement parce que ce PSDM n'est toujours pas opérationnel par manque de financement du gouvernement.
Les priorités du Plan stratégique
Le président Félix Tshisekedi tient à atteindre, au bout de son quinquennat, un budget cumulé de plus 80 milliards USD, selon le projet de société qu'il avait présenté lors de la campagne présidentielle. Dès lors, il s'impose la nécessité de maximiser les revenus de l'Etat dans tous les secteurs socio-économiques du pays.
Pour les mines, les actions prioritaires à mettre en uvre pour accroître les revenus issus de l'exploitation minière sont, selon le PSDM: la Vulgarisation des textes légaux et réglementaires; la Certification des réserves; l'opérationnalisation du Service Géologique National du Congo (SGNC); la Création et l'opérationnalisation des écoles de gemmologie et de taillerie de diamant; la Création et l'opérationnalisation dune banque des données du secteur de mines; l'Opérationnalisation du fonds miniers pour les générations futures;la Relance du Centre de Retraitement des Minerais à Bukavu; l'Acquisition de terrain et la construction dun immeuble de 12 étages devant abriter les services de lAdministration des Mines.
Les effets attendus de la mise en uvre de ces actions prioritaires sont : lAmélioration de la gouvernance du secteur ; la Maîtrise du niveau des réserves minières ; lÉmergence dune industrie métallurgique, sidérurgique pourvoyeuse demplois et meilleur encadrement de lexploitation artisanale ; lAmélioration du volume dinvestissements et de la transparence
dans le secteur ; la Réduction des impacts négatifs sur lenvironnement.
Le prochain gouvernement du Premier ministre, Ilunga Ilunkamba, devrait s'impliquer donc dans l'opérationnalisation de ce Plan stratégique de développement du secteur minier non seulement pour avoir les moyens de sa politique mais surtout pour améliorer les conditions de vie des Congolais.
La Constitution de la RDC, en son article 58, note : "tous les congolais ont le droit de jouir des richesses nationales. LEtat a le devoir de le redistribuer équitablement et de garantir le droit au développement".
Bien plus, le point 12 des ODD (Objectif de développement durable) impose à la RDC, à l'horizon 2030, de "parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources naturelles".
Selon le PSDM, la vision du gouvernement dans le secteur des mines consiste à : « développer un secteur minier compétitif et durable, socle dun pays émergent et du bien - être de la population congolaise ».
Amédée MK