Fluctuation des cours des minerais : la RDC face au risque d'une baisse des recettes

Cobalt à l'état brut
Cobalt à l'état brut
PAR Deskeco - 10 nov 2025 16:24, Dans Mines

En raison de la fluctuation des prix des produits miniers sur le marché international, la République démocratique du Congo pourrait perdre une part de ses recettes, ce qui impacterait le financement de certains projets importants des services sociaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.

Selon la Déclaration des risques contenue dans le projet de loi de finances 2026, déposé au Parlement pour examen, « une diminution de 1 USD du prix de la tonne de cobalt se traduit par une baisse de 154,36 milliards de FC des recettes minières, incluant une perte de 30,87 milliards de FC, soit en moyenne près de 20 % de la redevance minière ».

Ce risque est à craindre dans un contexte où l’économie congolaise est portée par le secteur extractif (mines et pétrole).

« Entre 2019 et 2023, ces produits ont représenté 99,22 % en moyenne des exportations totales de la RDC », peut-on lire dans le document.

Qui ajoute :

« La structure moyenne des exportations du pays est dominée par les produits extractifs suivants durant les cinq dernières années : le cuivre avec 70,25 % ; le cobalt avec 16,87 % ; l’or avec 6,74 % ; le pétrole brut avec 2,94 % ».

« Cette concentration expose le pays à un risque élevé en cas de baisse des cours de ces produits ».

Par ailleurs, au cours « des dix dernières années, la contribution moyenne des recettes minières aux recettes courantes de l'État a été chiffrée à 32,55 % ».

« En 2022, la contribution des recettes minières a atteint près de 50 %, soulignant l'impact croissant de ce secteur sur les recettes courantes. Cette augmentation fut le résultat d'une hausse des prix des principales matières premières exportées par le pays, à savoir le cuivre, le cobalt et l’or », renseigne le document.

Pour remédier à cette situation, le gouvernement est appelé à diversifier les sources de recettes fiscales afin de réduire progressivement la dépendance aux recettes minières en élargissant l’assiette fiscale dans les secteurs non extractifs, à accroître la transparence et la traçabilité des flux financiers liés à l’exploitation des ressources, à renforcer la fiscalité locale dans les zones minières et à soutenir la transformation locale des matières premières.

Bruno Nsaka

 

 

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