RDC : l'ODEP interpelle l'État sur les conséquences sociales dramatiques des 500 agents du Cadre permanent de concertation économique injustement radiés en 2023

fonctionnaires de l'Etat
PAR Deskeco - 04 oct 2025 09:20, Dans Actualités

Dans un communiqué publié le 2 octobre 2025 parvenu à DESKECO.COM, l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) exprime sa vive préoccupation et son indignation profonde face au mutisme des autorités sur la situation dramatique de plus de 500 agents du Cadre permanent de concertation économique (CPCE), injustement radiés en novembre 2023. 

"Ces évictions, opérées par une série d’arrêtés ministériels signés par M. Vital Kamerhe, alors vice-Premier ministre en charge de l’Économie nationale, constituent une atteinte grave aux principes de transparence, de légalité administrative et de justice sociale", a-t-on lu dans le communiqué. 

Des arrêtés signés sans notification officielle aux agents concernés, ni respect des procédures établies

Selon la source, "ces décisions controversées sont intervenues en pleine période électorale, au moment même où le Président de la République avait solennellement suspendu tout mouvement administratif afin de garantir la stabilité institutionnelle et d’éviter toute manipulation politique des services publics. Malgré cette directive claire, des arrêtés ont été signés dans la précipitation, en toute opacité, et exécutés sans motifs explicites, sans notification officielle aux agents concernés, ni respect des procédures établies". 

À en croire la source, " depuis leur radiation, les inspecteurs du CPCE ont multiplié les démarches pour obtenir justice. À plusieurs reprises, ils ont sollicité une audience auprès du ministre actuel de l’Économie, Monsieur Mukoko Samba, afin d’exposer leurs revendications et de rechercher une solution équitable. Pourtant, malgré leur insistance, ils n’ont jamais été reçus. Ce mutisme institutionnel s’apparente à une indifférence coupable et traduit une complicité tacite dans la perpétuation de cette injustice sociale". 

Par ailleurs, l’ODEP dénonce avec vigueur "l’orientation injustifiée des redevances et rétrocessions pétrolières. Ces ressources, qui constituaient une part importante des moyens financiers affectés au fonctionnement du CPCE, sont désormais versées directement au ministère de l’Économie. Or, ce dernier bénéficie déjà de ses propres crédits budgétaires de fonctionnement alloués par la loi des finances. Il s’agit là d’un cas manifeste de double allocation des fonds publics, contraire aux principes de bonne gouvernance et de discipline budgétaire. Cette pratique prive le CPCE des ressources nécessaires à son rôle de concertation et d’équilibre entre l’État, le secteur privé et la société civile, et contribue à sa marginalisation".

Réintégration sans condition de plus de 500 agents injustement radiés

Face à la gravité de cette situation qui illustre à la fois un excès de pouvoir administratif et une injustice sociale majeure, l’ODEP formule les recommandations suivantes : 

  1. L’annulation immédiate des arrêtés ministériels illégaux du 03 novembre 2023, car ils sont entachés ;

  2. La réintégration sans condition de plus de 500 agents injustement radiés, avec rétablissement de tous leurs droits statutaires ;

  3. Le paiement intégral et sans délai des arriérés de salaires accumulés depuis leur éviction, afin de réparer les préjudices économiques et sociaux subis par les familles concernées ;

  4. La mise en place d’un audit indépendant et rigoureux sur le fonctionnement du CPCE, incluant la gestion des ressources financières, en particulier les redevances et rétrocessions pétrolières indûment redirigées vers le ministère de l’Économie ;

  5. Une communication officielle et transparente du ministre de l’Économie sur les mesures concrètes envisagées pour résoudre ce dossier et restaurer la crédibilité de l’administration publique ;

  6. La création urgente d’une commission parlementaire d’enquête, afin d’établir les responsabilités, de proposer des mesures correctives et de garantir que les auteurs de ces décisions arbitraires répondent de leurs actes conformément à la loi ;

  7. L’implication personnelle et urgente des plus hautes autorités de l’État, à savoir : le Président de la République, la Première ministre, le ministre de l’Économie, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux. 

"L’ODEP appelle solennellement ces autorités à agir sans délai, car l’avenir de plus de 500 familles congolaises est en jeu. Ne pas rétablir le droit dans ce dossier reviendrait à cautionner l’impunité et à fragiliser davantage la confiance du peuple dans les institutions", a martelé le Président du Conseil d'Administration de l'ODEP, le professeur Florimond Muteba. 

Bienvenu Ipan
 

Articles similaires