A ce jour, la RDC cumule une dette intérieure et extérieure estimée à 16 milliards de USD (Adolphe Muzito)

Adolphe Muzito, Ministre du Budget lors d'une concertation avec les partenaires techniques et financiers à Kinshasa
Adolphe Muzito, Ministre du Budget lors d'une concertation avec les partenaires techniques et financiers à Kinshasa
PAR Deskeco - 10 sep 2025 12:17, Dans Finances

À quelques jours du dépôt du projet de loi de finances pour l’exercice 2026, attendu le 15 septembre, le ministre du Budget, Adolphe Muzito, a livré les grandes lignes de sa prévision budgétaire. L’enveloppe devrait atteindre 12 milliards de dollars en ressources propres, soit une nette progression par rapport au budget du dernier quinquennat du président Félix Tshisekedi, qui s’élevait à 8,8 milliards USD, indique-t-il. 

À ce montant s’ajouteraient 4 à 5 milliards USD de ressources extérieures, permettant de porter le budget global autour de 16 à 17 milliards de dollars. Selon le ministre, cette trajectoire est à inscrire dans l’effort du gouvernement à améliorer la mobilisation des recettes intérieures en vue de financer ses priorités.

Le ministre a insisté sur la solvabilité du pays. « Le Congo garde une grande capacité d’endettement parce qu’à ce jour, nous sommes autour de 16 milliards comme dette intérieure et extérieure du pays », a-t-il déclaré. Ce niveau reste jugé soutenable et ouvre, selon lui, la possibilité de recourir au marché financier international pour renforcer le financement du développement, à condition de réussir la prochaine revue avec les partenaires financiers.

Le projet budgétaire entend allouer des ressources significatives aux infrastructures, au renforcement de la défense, et à l’amélioration des salaires des agents et fonctionnaires de l’État. Selon Adolphe, cette progression serait rendue possible par un meilleur contrôle des dépenses publiques sous la supervision de la Première ministre, permettant de dégager des marges budgétaires supplémentaires.

Par ailleurspar rapport à ceux qui reprochent au gouvernement de sacrifier les dépenses sociales, notamment de la santé et éducation, au profit de la sécurité, Adolphe Muzito a tenu à clarifier :

« Le gouvernement ne coupe pas dans la santé ou l’éducation. Bien au contraire, nous allons augmenter les budgets. Plus de 500 millions de dollars seront injectés dans ces secteurs, notamment via les rétrocessions aux provinces et le Fonds de péréquation, comme le veut le président et la Première ministre au bénéfice des 145 territoires. »

Le ministre a également martelé sur le caractère équilibré du budget, qui prévoit non seulement un renforcement sécuritaire mais également des investissements sociaux et agricoles.

Avec ce projet, le gouvernement cherche à consolider les acquis de la mobilisation interne, à rassurer les bailleurs sur la discipline budgétaire, et à maintenir la dynamique de croissance. Pour Adolphe Muzito, « nous sommes dans le bon », signe d’un optimisme affiché à l’orée d’un exercice 2026 qui s’annonce décisif.

Jean-Baptiste Leni 

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