La République démocratique du Congo vient de se doter d’un « Rapport d’évaluation de la préparation à l’intelligence artificielle ». L’évaluation de la situation actuelle repose sur un diagnostic méthodique, structuré en plusieurs axes : juridique, social et structurel, scientifique et éducatif, économique, ainsi que technique et infrastructurel.
« L’axe économique est essentiel dans la mesure où il permet d’analyser comment l’IA transforme les dynamiques économiques, influence la productivité, crée de nouvelles opportunités et modifie les emplois dans des secteurs variés. Dans le contexte de la RDC, cet axe permet de mesurer à la fois les avancées réalisées et les défis à surmonter pour intégrer efficacement l’IA dans son économie », a déclaré le consultant international, le professeur Cédric Oveneke, qui a présenté ce rapport le jeudi 19 juin 2025 à l’hôtel Sultani, à Kinshasa.
Cependant, a-t-il fait noter, une partie des données disponibles sur l’impact de l’IA et des technologies numériques demeure insuffisamment sourcée et parfois peu fiable, ce qui limite la précision de certaines analyses. Il ajoute que cette absence de données détaillées empêche une évaluation complète du niveau de préparation du pays face aux mutations technologiques induites par l’IA.
À en croire cet expert, « l’évaluation de l’axe économique repose sur une approche à la fois quantitative et qualitative, combinant des indicateurs globaux issus de sources internationales, tout en cherchant à analyser les politiques nationales relatives à l’adaptation du marché du travail aux nouvelles technologies. Toutefois, l’absence de données systématiques sur les investissements dans l’innovation numérique, ainsi que le faible nombre de travailleurs spécialisés dans des professions liées à l’IA et aux données, reste un indicateur préoccupant. Bien que la RDC ait fait quelques progrès dans des domaines comme l’accessibilité aux infrastructures de télécommunications et le développement du secteur numérique, ces avancées restent limitées par des déficits d’investissement, la fragilité de l’écosystème local et la lente adoption de l’IA par les entreprises ».
Pour le professeur Cédric Oveneke, « la mise en place d’une véritable stratégie de soutien aux entreprises locales et aux investisseurs étrangers dans le secteur technologique reste une priorité, afin de stimuler la compétitivité et l’innovation au niveau national ».
Bienvenu Ipan