Lors de sa prise de parole ce mercredi 11 juin 2025 à l'occasion de la DRC Mining Week 2025, Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué que son pays allait désormais se concentrer sur une croissance portée par l'investissement et le commerce en RDC et en Afrique subsaharienne, après des décennies de désintérêt.
Dans son allocution, Lucy Tamlyn a indiqué que ce manque d'intérêt pour les activités économiques, dont les exportations vers la RDC, était dû notamment à la corruption des chaînes d'approvisionnement, à l'extraction de ressources naturelles alimentant les conflits, à l'instabilité politique et au travail forcé imposé aux enfants, particulièrement dans le secteur minier.
Elle a toutefois rappelé l'engagement d'accroître les activités économiques dans la région des Grands Lacs en général, et en RDC en particulier, dont « la croissance économique et démographique offre des opportunités extraordinaires aux Américains et aux entreprises américaines ».
D'après elle, les États-Unis commencent à prendre conscience de leur manque de compétitivité commerciale en Afrique subsaharienne. Elle explique que son pays avait négligé les chaînes d'approvisionnement essentielles pour les biens de consommation, les industries de défense et l'innovation.
« Nous évoluons vers une approche de l'Afrique, passant d'une vision principalement axée sur l'aide au développement à une stratégie privilégiant un engagement commercial solide, reconnaissant et traitant les pays africains comme des partenaires égaux en matière de commerce et d'investissement », a-t-elle précisé.
Pour y parvenir, les États-Unis envisagent de mener des actions « ciblées dont la diplomatie commerciale essentielle dans les ambassades américaines, la promotion de réformes de marché identifiées par le secteur privé auprès des gouvernements africains et la mise en œuvre de projets d'infrastructure de haute qualité ».
Depuis l'exacerbation de la crise politique entre la RDC et le Rwanda, caractérisée notamment par la prise des villes de Goma et de Bukavu en début d'année par les rebelles de l'AFC-M23 soutenus par l'armée rwandaise, les États-Unis, à travers le processus dit de « Washington », se sont impliqués directement dans les négociations entre les parties en conflit, pour aboutir à la signature d'un accord basé notamment sur l'exploitation responsable des ressources naturelles au profit de tous les pays concernés.
Bruno Nsaka